Le message du président du Conseil Exécutif, le 6 février 2017.
«En ma qualité de Président du Conseil Exécutif de Corse, j’ai à nouveau été invité par le Préfet de Corse à assister à la commémoration en mémoire du Préfet Erignac.
J’ai expliqué l’année dernière les raisons qui, au lendemain de la victoire des nationalistes aux élections territoriales, m’avaient conduit à répondre favorablement à cette invitation. D’abord celle tirée des devoirs de ma charge, laquelle implique notamment la représentation de la Corse dans tous les actes de la vie civile.
Ensuite pour rappeler que le respect de la vie est, dans toute société, le plus sacré des droits, et exprimer le respect dû au mort et la compassion portée à sa famille. Enfin, j’entendais réaffirmer, à travers ma présence, que les nationalistes corses ont conscience de la responsabilité historique qui leur a été confiée par le résultat du suffrage universel en décembre 2015: engager la Corse sur le chemin de l’émancipation et, dans le même temps, préparer la réconciliation et construire la paix.
Un an après avoir écrit ces mots, je continue bien sûr à les assumer totalement, et me suis employé, à travers mon action à la tête du Conseil Exécutif de Corse, à leur donner un contenu concret.
Ensemble, avec le Président de l’Assemblée de Corse et l’ensemble de la majorité territoriale, nous sommes restés fidèles à la lettre et à l’esprit des engagements ainsi pris devant tous les Corses.
Ma présence exprimera cette année encore la force et la permanence de cet engagement. Mais elle est aussi un appel solennel. Les faits dramatiques du 6 février 1998 font partie d’une histoire douloureuse, et s’inscrivent dans un conflit qui a duré, pour la période contemporaine, pendant près d’un demi-siècle. Ce conflit a, de part et d’autre, brisé des vies, meurtri des familles, laissé des cicatrices ouvertes et douloureuses. Le moment est venu d’en tourner irréversiblement la page, et de permettre aux blessures de se refermer.
La Corse a, dans cette perspective, accompli sa part du chemin.
L’État doit impérativement faire la sienne : 19 ans après les faits dramatiques du 6 février 1998, et alors que la violence clandestine a décidé de disparaître définitivement, le moment est venu, pour Paris, de faire les gestes symboliques et politiques indispensables à la réconciliation sincère et à la paix réussie.»
Gilles Simeoni