Au Pays Basque Nord, Iparralde, le nationalisme abertzale recueille une audience qui progresse régulièrement. Paradoxalement le parti politique n’est pas le terrain premier de l’investissement militant basque qui se déploie préférentiellement dans une myriade de structures associatives touchant, avec succès, tous les secteurs, enseignement immersif, monnaie locale, lutte pour le logement, action culturelle, sportive, organisations agricoles, outils de développement économique, lutte contre le réchauffement climatique, etc. Mais EHBai, né il y a quinze ans d’un regroupement de structures éclatées, a montré lors de ce congrès de Baiona que son enracinement était définitivement réussi. Ayant atteint les 400 militants, dont près des deux tiers étaient présents pour garnir l’espace du congrès aménagé dans un gymnase, il a renouvelé son Exécutif, mandaté par des motions précises et un programme centré sur un message nationaliste, de gauche, avec de forts engagements pour la justice sociale, écologiste et féministe.
Le rajeunissement et la féminisation des cadres étaient deux objectifs affichés et largement atteints. Toute la réunion s’est déroulée quasi-exclusivement en langue basque, avec des cabines de traduction pour assurer l’accueil des délégations.
La Corse était présente (moi-même et Petr’Antò Tomasi de Corsica Lìbera), l’Occitanie (David Grosclaude), la Polynésie par le député Moetai Brotherson et la Kanaky avec un cadre du FLNKS, Joseph Boanemoa. En tant que président de la Fédération R&PS*, représentée également par Peire Costa, j’ai apprécié la confiance apportée à R&PS dont EHBai est désormais membre à part entière. Des liens sont créés qui nous renforcent mutuellement. La présidente de l’Alliance Libre Européenne, Lorena Lopez de la Calle était également présente.
Les liens d’EHBai avec le Pays Basque sud sont aussi très forts, et plusieurs dirigeants du parti EHBildu très puissant dans la Communauté autonome d’Euskadi, sont intervenus et accompagnent le parti-frère du Nord.
Plusieurs maires et élus étaient présents. Constitutionnellement, le Pays Basque ne dispose pas d’une institution politique propre. Il a obtenu, après des années de lutte, la création d’une Communauté d’agglomération Pays Basque, regroupant la totalité des communes d’Iparralde, ce qui a permis de faire avancer bien des dossiers. Mais pour EHBai il est temps de passer désormais à la création d’une collectivité territoriale à statut particulier comme l’est la Corse, pour ne plus avoir à dépendre de Pau comme de Bordeaux. Ce sera un axe majeur de leurs futures mobilisations. •
François Alfonsi.
* Régions & Peuples Solidaires : www.federation-rps.org