Le temps presse. Le manque à gagner natio ne peut que croître et la dynamique pour confirmer le résultat des territoriales peut être insuffisante. Faire une bonne élection en équilibre statique peut ne pas suffire.
Àdroite, une primaire, nouveauté venant de la gauche, voit 7 à 8 candidats pour la Présidentielle, avec 3 ou 4 favoris. Juppé avec l’épuisette cherche les mécontents de Hollande. Il est soutenu par les centristes. Dans le passé, rigide dans ses bottes, il arbore un sourire progressiste. Sarkozy pour entraîner, y compris les LePenistes, empoigne les drapeaux de la sécurité et de l’identité gauloise pour franchir son Pont d’Arcole… Fillon tape avec un marteau libéral à la « Thatcher », fait sérieux en fustigeant les promesses non tenues. Les autres « primaristes », largués dans les sondages, chantent « faire la politique autrement », leur refrain habituel. À gauche, on entame la même partition contraire à l’esprit gaullien de la Ve République qui veut que le candidat sortant soit celui de la mandature qui suit. Des primaires seraient une sorte de disqualification. En plongée profonde dans les sondages, on imagine mal le Président refaire surface d’ici un an. Trop de son entourage quittent le navire et un Macron nage avec vigueur. Un prix de consolation anticipé pour le président qui vient de recevoir la médaille de « l’Homme d’État de l’année » décerné à New-York par L’appeal of conscience foundation. Constat : candidatures fragmentées à droite, usure et impuissance à gauche face à une « mondialisation » qui ressemble à une crise de civilisations. La tête enflée de la pyramide jacobine branle, et tous ses étages de sa « nomenklatura » avec. Un effondrement ? Une VIème République en vue ? Ou plus ou moins de chaos ? En Corse, le relais clanique est sidéré, déboussolé, et les « chefs » locaux cherchent le cap en regardant les étoiles, dans un ciel obscure, au petit bonheur la chance… bousculés par les natios qui, n’en déplaise à l’oracle parisien, sont revenus au « centre du jeu politique » insulaire en investissant la CTC. Pour Corsica Lìbera, c’est clair. Elle entend gérer. Le FLNC en suspendant les armes a permis la coalition victorieuse, et Jean- Guy Talamoni élu déclare que « l’indépendance » ne figure pas au programme de gouvernance en commun. L’autonomie donc une étape ? Pour bien plus tard, l’indépendance ? Pour le moment, ça fonctionne. Pour les « modérés », mystère. Les deux assemblées générales de Inseme et du PNC ont Le temps électoral accentue les discordances. L’électoralisme se cache derrière les idées nobles. Elles servent de camouflage. Les primaires font haleter, hoqueter la capitale. quand ils gouvernent, insuffisantes, est à portée de main, celle d’une réelle négociation avec le pouvoir central, quel que soit sa couleur, dépend de la cohérence des natios « modérés ». La « manif » pour l’amnistie des prisonniers politiques parle dans ce sens. Tous présents, nombreux, une force tranquille, sûre de son bras droit, fraternelle et donc contagieuse pour les Corses et les hommes de bonne volonté, Corses ou non. Les négociations pour l’amendement à la loi NOTRe, l’assemblée unique son appendice, n’est qu’une structuration administrative générée par le pouvoir jacobin. Il en faut bien plus pour un rétablissement historique du peuple corse, à reconnaître par la loi pour le sauver. Le stade de la violence politique contre l’injustice est dépassé. Celui de la promotion démocratique de la cause « nation » est le passage obligé. Il est celui de la conscience lucide, de la responsabilité et de la détermination collective du plus grand nombre. Les « natios », les «modérés», n’ont pas d’autre issue pour la cause qui commence par la démocratie entre eux et faute de meilleure institution officielle pour le moment, être solidaires des plus démunis. Un peuple est fait de tous ses enfants. ■