Arritti a rendu compte de l’histoire de cette maman* à qui les autorités marocaines de l’enfance ont attribué une enfant mais qui attendait la validation des services de l’Aide Sociale à l’Enfance de Corse pour entériner cette kafala et la possibilité de ramener cette enfant dans son foyer… Où en sommes-nous ?
Les choses ont un peu avancé mais l’inquiétude est toujours grande pour Latifa et la petite fille de deux ans et demi, prénommée Wissal. Après plus d’une semaine d’interventions sur le forum de notre confrère RCFM et la publication d’une Tribune libre*, l’ASE a in fine accordé un entretien le 28 février dernier aux diverses associations** qui se sont rassemblées pour défendre ce dossier, et ont d’ailleurs été rejointes par la Ligue corse des Droits de l’Homme.
Lors de l’entretien il a été promis trois choses : une nouvelle enquête sociale (la quatrième !) serait diligentée, l’ASE en demanderait l’autorisation auprès du ministère qui reste en lien avec les autorités marocaines, enfin l’Exécutif de la Collectivité de Corse recevrait la maman et ses conseils.
Cette dernière réunion s’est tenue ce mardi 14 mars.
Il a été signifié à Latifa et à son avocate, Maître Céline Boyard, spécialiste de l’adoption au Barreau de Paris, que la CdC, quand bien même elle demanderait la possibilité de réaliser une nouvelle enquête, n’était plus en mesure de débloquer le dossier qui relève désormais des autorités marocaines. Celles-ci disposent malheureusement d’informations erronées du fait des erreurs d’appréciation et des insuffisances constatées dans l’enquête, dont il faut désormais faire la démonstration auprès du juge marocain. Que de temps perdu et que d’injustices pour l’enfant !
Si la même énergie qui a été mise à fausser ce jugement, que ce soit volontairement ou non, n’est pas employée, voire décuplée, pour corriger les erreurs d’appréciation, la maman et l’enfant doivent-elles subir ce scandale ? Ce n’est pas à Wissal de supporter toutes ces vicissitudes et le traumatisme profond qu’elles engendreront. Il s’agit vraisemblablement d’irrégularités administratives qu’il faut nécessairement et techniquement réparer de manière administrative. Les associations restent pour leur part mobilisées. La CdC doit faire preuve de davantage de bonne volonté pour permettre la régularisation de ce dossier. C’est bien à elle de débloquer la situation de cette situation rendue inextricable en réalisant une nouvelle enquête par auto-saisine pour réparer les erreurs commises.
Pour conclure, Wissal, cela signifie « union de deux êtres »… comme un message, et c’est la seule issue pour cette maman et son bébé. •
F.G.
* Lire arritti.corsica (rubrique Suciale)
** Associations Avà Basta, Collectif Cari, EFA 2B, Orphelin’Aide.