Onze joueurs lyonnais sur un terrain de football, c’est entre 100 et 200 M€ de valeur marchande au prix du mercato, le tout bardé de contrats d’assurances en tous genres. Imaginer que l’on puisse exposer à des coups et blessures un tel enjeu économique sans autre conséquence qu’une simple « sanction sportive » revient à rêver tout éveillé ! Le Sporting Club de Bastia paiera très cher l’inconséquence de certains de ses supporters et l’inefficacité de ses dirigeants à en empêcher les débordements.
On peut deviser à l’infini sur l’arrogance d’enfant gâté de telle ou telle star du ballon rond, et sur son comportement délibérément provocateur face à une tribune surchauffée. La seule chose qui compte est celle qui vous ramène aux réalités les plus triviales : à Furiani, samedi soir, on a frôlé la catastrophe humaine et économique, et le fait qu’un tel risque ait pu être couru est de nature à remettre en cause la poursuite du bail entre le club corse et le championnat français.
Il faudra donc convaincre que cela n’arrivera plus demain pour espérer rester en lice et retrouver les chemins de la Ligue 1. Ce ne sera pas facile assurément, et le club ne pourra se contenter de condamner les faits. Il devra réformer de fond en comble sa gouvernance et donner de véritables garanties. Le « choc des tribunes » le soir même des incidents, les autres supporters sifflant ceux de la tribune responsables de l’envahissement du terrain, montre bien qu’un point de non retour a été atteint et que les choses ne pourront en rester là.
Les instances du football sanctionneront le club. Sa descente en Ligue 2 apparaît désormais certaine. Mais au delà d’un passage au « purgatoire » de la Ligue 2, c’est son maintien parmi les clubs du championnat français qui sera un défi que l’on ne pourra relever qu’en retrouvant une crédibilité nouvelle.
Le Sporting est un club centenaire qui a traversé bien des crises. Celle qui commence aujourd’hui ne sera pas la moindre d’entre elles.
A. Franceschi.