John Swinney est le nouveau leader du SNP. Cela signifie qu’il est aussi le nouveau candidat du parti pour le poste de Prime Minister du gouvernement écossais. Il a été élu à ce poste le 7 mai dernier, en remplacement de Humza Yousaf poussé à la démission suite à ses désaccords avec ses alliés écologistes.
Pour éclairer la situation politique nouvelle en Écosse, Arritti publie les explications données au groupe ALE par Lachie Muir, militant SNP et attaché du groupe.
Arrière plan
Comme vous le savez, le Prime Minister sortant Humza Yousaf a mis fin à l’accord de gouvernement avec The Greens il y a deux semaines.
Alors que la presse a mis en avant la décision du gouvernement écossais de modifier les objectifs de la lutte contre le réchauffement climatique comme raison première de cette séparation, le motif réel le plus important de cette rupture est lié à la politique du genre.
La décision par le Service Écossais de Santé de stopper la prescription de médicaments bloqueurs de la puberté aux jeunes a amené les Rainbow Greens (l’aile LGBT+ du parti) à demander une Assemblée Générale Extraordinaire pour mettre fin à l’accord de gouvernement. Il y a eu également des menaces de motions de défiance internes contre les leaders des Verts membres du gouvernement.
La décision des Verts de mettre fin à l’accord de gouvernement était imminente, malgré des délais procéduraux qui pouvaient prendre jusqu’à 28 jours. Humza Youzaf a alors décidé de mettre fin à l’accord de gouvernement immédiatement, dès le jeudi 25 avril.
La fin de l’accord ne provoque pas a priori la chute du gouvernement, et le SNP a déclaré son intention de continuer avec un gouvernement minoritaire.
Conséquences immédiates
Dans les jours qui ont suivi, les Tories ont déposé une motion de censure parlementaire contre Humza Yousaf, tandis que le Labour déposait une motion de censure contre tout le gouvernement.
Il devenait clair que les Greens voteraient la motion Tory, et que donc la position d’Humza Yousaf devenait extrêmement précaire.
Le 29 avril, il a fait part de sa décision de démissionner comme leader du SNP, puis comme Premier ministre dès l’instant que son successeur serait désigné.
En conséquence la motion des Tories a été retirée, tandis que la motion de censure du Labour contre le gouvernement a été rejetée (avec le soutien apporté par les Verts au SNP).
Autres conséquences
John Swinney a annoncé sa candidature au poste de leader du SNP mardi 30 avril. Il a été le seul candidat, Kate Forbes ayant annoncé qu’elle ne se présenterait pas. Il est attendu qu’elle occupe une place importante dans le nouveau gouvernement.
L’élection du Premier ministre devait intervenir au plus tard le 11 mai avec 64 voix, 63 SNP + un élu de la formation nationaliste dissidente Alba, pour une majorité absolue de 65. Les leaders des partis d’opposition se sont portés candidats eux aussi, mais ils ont été écartés. Les Verts doivent encore décider de leur position mais il n’est pas attendu qu’ils votent pour démettre le gouvernement.
Après le vote positif du Parlement écossais, John Swinney sera formellement désigné par le Roi et prêtera serment devant la Cour Suprême à Edimbourg.
Les prochaines élections générales en Écosse sont fixées à Mai 2026.
John Swinney
John Swinney est membre du parti depuis 1979, et en a été un leader en vue depuis. Il a été élu à Westminster en 1997, et au Parlement écossais en 1999.
Il était leader des députés du Parti durant la première partie du leadership d’Alex Salmond. Il était alors le vice-leader comme Shadow Prime Minister entre 2000 et 2004. Quand le SNP est arrivé au gouvernement, il a été nommé Secrétaire aux Finances sous Alex Salmond, puis Vice-Premier Ministre sous Nicola Sturgeon. •