Il y a 216 ans, le 6 juin 1808, le général Morand déportait 167 hommes âgés de 15 à 80 ans. À cette époque, la Corse napoléonienne est rythmée par des soulèvements dont l’attaque de la caserne de gendarmerie de Prunelli di Fium’Orbu ayant eu lieu une quinzaine de jours auparavant. À l’époque, alors que le général Morand multiplie les actions répressives en Corse, les droits des Corses sont réduits et le pouvoir français est contesté. Le maire de la commune, voulant éviter une répression, livre les auteurs de l’attaque de Prunelli tout en les informant de l’arrivée de l’armée française. Le commandant de la 23e division militaire ordonne alors le rassemblement des fiumurbacci dans l’église du village d’Isulacciu di Fium’Orbu. Neuf sont fusillés le 4 aout à Bastia, les autres embarquent pour Toulon et sont déportés dans les Hautes-Alpes. Ils meurent à la prison d’Embrun en moins de six mois. Ces fiumurbacci, enterrés sans messe et sans célébration durant la nuit, ne rentreront jamais chez eux.
Créée en 1993, l’associu Mimoria di u Fium’orbu joue un rôle prépondérant dans la valorisation et la transmission de l’histoire et l’identité culturelle du Fium’orbu. L’Associu veut faire vivre la mémoire de la région et organise régulièrement des conférences historiques et des évènements culturels. Comme tous les ans, l’association présidée par Jean-François Vinciguerra, organise en juin la commémoration des déportés du Fium’orbu. Chaque année, un hommage est accompagné d’une messe et d’un dépôt de gerbes devant les stèles où les noms de ces 167 hommes sont gravés. L’association permet également aux descendants des déportés de retrouver l’identité de leurs ancêtres. •