Le mois dernier, la CFDT Corsica a tenu son Congrès régional en Corse et élu Jean Frédéric Pellegrin comme nouveau secrétaire régional. Ami de longue date du journal Arritti, le nouveau secrétaire régional s’inscrit dans la longue histoire du compagnonnage entre la CFDT et la démarche d’émancipation du peuple corse. Histoire qui a commencé dès l’année 1974 quand elle fut implantée dans l’île par Sanvitus Predali, Pierre Cervetti, Jean Mai-Boroda, Lolo Ristori, etc.
La CFDT et le combat pour l’autonomie, c’est une vieille histoire ?
Oui, depuis un demi-siècle en fait. La CFDT Corsica a toujours défendu l’idée de l’autonomie de la Corse en s’inspirant de son mot d’ordre national « Vivre et travailler au Pays ». Nous avons alors prôné la corsisation des emplois, le bilinguisme et l’officialité de la langue corse. Et, aujourd’hui, nous sommes engagés dans le processus en cours par notre participation aux discussions sur son volet social.
J’ai été moi-même entraîné dans le syndicalisme comme employé de banque par Lolo Ristori qui, tout en étant un responsable syndicaliste, a été un un des tout premiers militants de l’ARC à Aiacciu. Je suis l’héritier de cette histoire.
Après toutes ces années, où en êtes-vous ?
Nous sommes actuellement 3.000 adhérents en Corse, ce qui nous place au troisième rang derrière le STC et la CGT. Mais ce nombre est croissant. Nous sommes particulièrement positionnés sur la question de la transition écologique, et aussi dans la défense des salariés saisonniers qui connaissent trop souvent des conditions sociales difficiles. En 2024, nous avons eu de bons résultats aux élections aux Comités d’Entreprises, nous sommes bien implantés à l’Hôpital, à la CdC, etc. Bientôt auront lieu les élections dans le collège des TPE (très petites entreprises) qui sont particulièrement nombreuses en Corse. Nous pensons que les résultats seront bons.
Comment la structure nationale vous appuie-t-elle ?
Les relations sont excellentes avec notre secrétaire nationale, Marie-Lise Léon, qui a pris la suite de Laurent Berger. Elle a tenu à participer au Congrès durant lequel j’ai été élu secrétaire régional. Elle est bretonne et très sensible à nos positionnements corses. Cet appui est important de la part de celle qui dirige ce qui est désormais, depuis trois ans, le premier syndicat de France, avec 646.000 adhérents.
Quel est ton premier objectif durant ce mandat de quatre ans qui commence ?
Avec l’équipe qui a été élue, notre première tâche sera de procéder au renouvellement générationnel qui assurera l’avenir du syndicat. Le bureau de l’Union régionale compte déjà 50 % de jeunes. •