Le groupe Libertés Indépendants Outremer et Territoires (LIOT) a été créé en octobre 2018 à l’initiative de plusieurs députés centristes, de gauche ou de droite, ainsi que des députés de la fédération Régions & Peuples Solidaires au sein de laquelle les députés nationalistes corses ont eu un rôle important, notamment Jean Félix Acquaviva particulièrement actif, malheureusement non réélu. À sa création, les députés LIOT se définissent comme « déterminés à construire une République plus humaine, plus écologique, plus juste et plus solidaire » pour « la défense des valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité » et partageant « un profond attachement aux territoires et à la défense de leur identité. Ils sont déterminés à lutter concrètement contre les fractures sociales, générationnelles et territoriales qui minent la cohésion de notre pays, ainsi que contre les risques environnementaux ». Ils se positionnent immédiatement en faveur de l’autonomie de la Corse. Chaque député garde une liberté de vote, mais appuyés sur les mêmes valeurs, ils sont déterminés à agir en cohérence. Le groupe a d’ailleurs été particulièrement actif dans l’opposition et ses interventions ont toujours été remarquées.
Au début de cette nouvelle mandature, il vient de se reconstituer sans problème alors que les blocs de droite, de gauche ou de la majorité présidentielle affichent une belle cacophonie.
Michel Castellani répond aux questions d’Arritti.
Revenons sur ton succès du dimanche 7 juillet 2024. Quelle est ton analyse ?
Je ne ressens pas comme un succès politique qu’un candidat totalement inconnu, tout juste parachuté, ait pu recueillir 35 % des voix ! Et encore moins quand je prends en compte que nous avons perdu un député, Jean Félix Acquaviva, et que nous n’aurons plus de député européen avec la fin de ton mandat.
De mon côté, j’ai bénéficié de mon enracinement, tous ces étudiants que j’ai eus en fac, les maires avec lesquels j’ai eu à cœur de garder un contact permanent, etc. J’ai eu des retours très positifs depuis ma réélection. Je suis particulièrement satisfait de mon score dans les plus grosses communes, y compris en Marana.
Mais, répétons-le : à peine débarqué en Corse, et encore, personne ne l’a même jamais vu, mon concurrent a capté 35 % des voix ! Pour l’avenir, je trouve ça inquiétant.
Attention à ne pas entrer dans une dynamique d’échec d’ici les municipales de 2026 !
Les premières réunions ont eu lieu à l’Assemblée nationale. Quelle est ton impression ?
J’ai ressenti beaucoup d’instabilité. Rien n’émerge, tout est incertain. À droite, ils sont divisés en trois tendances. Dans la coalition du centre, il y a aussi beaucoup de contestation d’Emmanuel Macron. Et la gauche peine à matérialiser sa dynamique d’union.
Franchement, il est impossible de savoir comment les choses vont évoluer. Dans ce contexte, nous avons travaillé à reconstituer le groupe LIOT qui nous donne un espace préservé pour agir en attendant que la situation décante enfin.
Est-on assuré que le groupe LIOT sera renouvelé pour cette mandature ?
Oui, absolument. Nous avons été rejoints par vingt députés, bien plus que le minimum requis de quinze. Nous avons élu Charles de Courson comme président du groupe. Plusieurs autres députés vont probablement encore nous rejoindre au fur et à mesure que les difficultés se multiplieront dans les principaux blocs politiques. Le groupe LIOT occupera une place centrale dans cette Assemblée. C’est un atout très important pour espérer faire avancer le dossier de la Corse. •