Arritti était présent le 18 août à l’avant-première à Bastia de « À son image », le dernier long métrage de Thierry de Peretti*, inspiré du roman du même titre de Jérôme Ferrari.
Nous en avons déjà parlé la semaine dernière, mais il est bon d’y revenir… Rendez-vous dans les salles !
Deux salles combles au Régent pour une projection en présence de son réalisateur et de plusieurs acteurs, ainsi que de la représentante d’Arte Mare partenaire du Régent pour cette avant-première.
Le film nous replonge dans les années noires du nationalisme corse, celles des années 80 et 90, sous le regard d’une jeune femme (Clara Maria Laredo dans le rôle principal) qui veut se libérer des choix de la société, et traverse avec elle les difficultés d’une lutte fratricide, injuste, mais vécue avec l’enthousiasme, l’esprit de sacrifice et les aspirations de toute une jeunesse.
Le film est bouleversant pour celles et ceux qui ont connu cette période. Il l’aborde sans parti pris, comme notre histoire que nul ne peut nier, quoi qu’on ait pu en penser, mais surtout il le fait sous le regard de celles et ceux qui l’ont subie, soufferte. Comme souvent avec Thierry de Peretti, c’est un hommage au peuple corse dans sa quête de liberté, sa propre quête peut-être aussi, pour témoigner d’une lutte, de ce qu’est ce peuple, de ses aspirations, de ses paradoxes, de ses souffrances.
Antonia est une jeune photographe témoin des évènements qu’elle veut retranscrire au moyen de ses photos. C’est son histoire que l’on vit, tout en revivant la nôtre en parallèle, l’histoire d’une jeune femme libre, qui refuse toute attache, jusqu’à épouser un temps une autre guerre, tout en restant suspendue aux événements en Corse, et en quémandant l’amour héroïque qu’elle entretient avec le jeune Pascal (Louis Starace). Dans sa quête éperdue elle s’épuisera à en perdre la vie. Clara Maria Laredo est une révélation dans cette nouvelle œuvre de Thierry de Peretti. On est marqué par la présence qu’elle dégage pour un premier rôle. Excellente prestation aussi de Paul Garatte (le père), Barbara Sbraggia et Saveria Giorgi (les amies), et tous les autres acteurs dont le naturel est dû au très bon casting de Julie Allione qui a largement contribué à bâtir le scénario.
« On a essayé de faire un film qui vous laisse de la place » a expliqué Thierry de Peretti en s’adressant au public qui va le découvrir, « pour le regarder là où vous avez envie de regarder »… « C’est aussi le travail de Jérôme Ferrari qu’il creuse roman après roman. Je trouve qu’il arrive à attraper quelque chose de notre histoire de notre culture, de ce qu’on est en tant que peuple, tout en en faisant une fiction totalement accessible et en en faisant de la grande littérature. Il arrive à le faire parce qu’il y a des personnages, des dialogues, certaines scènes, mais au-delà de ça il y a quelque chose de plus mystérieux. Il y a une émotion forte, je ne sais pas comment l’appeler autrement. Et je me suis dit que cela serait vraiment un enjeu de cinéma pour moi d’arriver à restituer ça. »
À vous spectateurs de répondre s’il y est parvenu. Pour Arritti, c’est une réussite et un exercice nouveau dans le travail cinématographique que propose Thierry de Peretti.
Le film est dans les salles depuis le 4 septembre. Allez le découvrir. Vraiment. •
F.G.
* Lire aussi : https://arritti.corsica/cultura/en-salle-en-septembre/