U Levante est une des rares associations qui osent aller au bout de ses dénonciations pour défendre l’environnement et les lois mises en œuvre pour le préserver. Un travail ingrat, ardu, qui en coûte au porte-monnaie, au temps et à l’énergie de ses militants. Et les cible particulièrement.
Depuis des années, dans la mesure de ses moyens, l’association este en justice quand c’est nécessaire et, presque toujours, elle gagne. Non pas de l’argent comme l’affirment ses détracteurs, mais la satisfaction de faire respecter l’environnement dans un combat de David contre Goliath. Les contrevenants sont bloqués dans leur projet et condamnés à des amendes au Tribunal administratif, en Cour d’appel et jusqu’en Cassation lorsque l’affaire y est portée.
Pour cela, par dépit, par vengeance, ou pire, pour tenter de l’intimider, l’association est régulièrement attaquée et calomniée dans la presse. Parfois plus. À plusieurs reprises dans l’histoire, les membres d’U Levante qui fonctionnent en collégiale, ont été menacés, ou pire, victimes d’attentats ou de tentatives. C’était déjà beaucoup.
Depuis quelques temps, la violence avec laquelle ils sont pris pour cibles s’organise, et c’est très inquiétant. D’autant qu’on peut s’étonner du manque de réaction pour l’heure au sein de la classe politique pour dénoncer ces comportements qui s’apparentent davantage à des dérives mafieuses qu’à des arguments en défense. Une telle hargne interroge. Accusations montées de toutes pièces, arguments mensongers, campagnes de communication orchestrée avec des moyens conséquents… on insulte, on diffame, on menace.
Le 19 novembre, Gabriel Xavier Culioli comparaîtra devant le Tribunal administratif pour diffamation et injures publiques à l’encontre d’U Levante dans le cadre de l’affaire Saparella*. L’association ne s’est pas laissée intimidée, elle a poursuivi son détracteur et appelle au soutien le jour de l’audience.
Le 2 novembre, les choses vont encore plus loin. Julien Peretti, propriétaire du domaine de Saparella, accuse une « garde rapprochée » d’U Levante d’avoir voulu le racketter… Il vise directement sa porte-parole, Michèle Salotti, et laisse entendre qu’elle aurait envoyé « des gens très proches » réclamer 300.000 € en échange de retirer sa plainte. Mais qui peut croire pareille ineptie ? C’est asséné avec un tel aplomb sur une vidéo qui tente d’inverser les rôles qu’on en reste sans voix ! « Qui est cette Michèle Salotti, qui est cette femme, quel est son entourage pour pouvoir prétendre la blanche colombe qui défend la Corse (…) c’est du racket, ils veulent mes ronds (…) c’est le monde à l’envers, on est chez les fous »… Effectivement, on est chez les fous.
Et de poursuivre en accusant « ces gens sont des voleurs, ces gens-là sont la vraie pègre de l’île, ces gens-là se cachent derrière des systèmes »… Si les défenseurs de l’environnement étaient « un système » qui manipule et s’enrichit, cela se saurait. M. Peretti se rend-t-il bien compte de l’extrême dangerosité de ses propos ? Sait-il qu’on ne peut pas en toute impunité diffamer de la sorte sans s’attendre à des retours de manivelle ? Bien évidemment U Levante a porté plainte. Arritti lui apporte son total soutien.
Cette vidéo a été réalisée par un collectif qui se dit « citoyen » appelé « En vert et contre tout » apparemment créé il y a deux ans accusant l’écologie « instrumentalisée à des fins politiques ». À noter que les associations Le Garde ou U Levante sont totalement apolitiques. Ce collectif, dont les auteurs sont anonymes, s’exprime par Youtube interposé. Ils ont ainsi réalisé une vidéo en février dernier concernant le Domaine de Mùrtuli qui lui aussi prend régulièrement pour cible U Levante. Comme par hasard. À noter que tous les procès intentés contre l’association par son fondateur Paul Canarelli ont été perdus. Cinq plaintes, d’ailleurs toutes dénoncées comme « procédure abusive » par le juge ! Condamné à plusieurs reprises, c’est bien sûr, à l’entendre, les associations de défense de l’environnement qui seraient les méchants de l’histoire ! Car lui se dit inattaquable au prétexte d’une offre touristique grand luxe dans un environnement exceptionnel (dont il ne peut remercier que Dame Nature), mais qu’il a investi au détriment des lois, d’ailleurs pas que environnementales.
Difficile de ne pas voir dans ces deux « contre-attaques » une intention orchestrée… sur 10 vidéos figurant sur leur page Youtube, quatre concernent la Corse (une Mùrtuli, trois le domaine de Saparella).
Dans sa présentation, ce collectif caricature la démarche citoyenne écologiste en Corse : « pourquoi écologie contre développement, tribunal contre dialogue, nature contre progrès ? » alors qu’il ne s’agit bien sûr pas de s’opposer au développement, mais tout simplement de le faire dans les règles et le respect de la démocratie dont on évite bien évidemment de parler ici*.
Il dénonce le détournement de « l’argument écologique » par des « militants activistes sectaires extrémistes », qu’il accuse de faire de la propagande « sur l’opinion pour l’amener à avoir et à appuyer certaines idées ». Un véritable argument de… propagandiste ! Ci hè da ride s’ùn purtava micca à pienghje.
Dernier élément à déplorer, le monde associatif, et particulièrement les associations de défense de l’environnement, dont le poids a été considérable dans la prise de conscience du peuple corse pour bâtir son avenir, est vu de plus en plus aujourd’hui comme un empêcheur de tourner en rond par des intérêts privés particulièrement coriaces, et il est d’autant plus ciblé qu’une part de la famille nationaliste dérive elle-même pour prendre ses parts de marchés… Le couple nationalistes/associatifs ne fonctionne plus depuis une dizaine d’années et c’est peut-être un des éléments clés de nombre de dérives et aussi de la désillusion actuelle au sein du peuple corse de tout ce que le nationalisme a pu apporter en 60 ans de luttes.
Inquiétant, très inquiétant… •
Fabiana Giovannini.
* Concernant le Domaine de Saparella, à noter, contrairement à ce qui est affirmé depuis des mois, que U Levante (avec d’ailleurs l’association Le Garde) n’a jamais « attaqué » les maisons familiales construites par les ancêtres de la famille Peretti. En 2011, elle a déféré en justice des permis de construire délivrés pour des constructions neuves qui étaient destinées à développer une nouvelle activité touristique sur une partie inconstructible et vierge de toute activité touristique du littoral de Coti Chjàvari. Idem à Mùrtuli, l’aspiration à bâtir un tourisme pour une clientèle fortunée n’est pas en cause, ce qui l’est c’est la privatisation de la plage à leur profit, des constructions sans permis, hors règles d’urbanisme, bref le fait que le domaine soit une zone de non-droit.
Communiqué du 07.11.2027
U Levante, Le Garde et Michelle Salotti portent plainte pour diffamation, injures et incitation à la violence
La violente campagne de haine et de calomnies contre les associations U LEVANTE et LE GARDE, et notamment contre Michelle Salotti, organisée par des membres de la famille Peretti et certains de leurs soutiens, comporte une nouvelle accusation infamante : depuis plusieurs jours circule une vidéo sur YouTube dans laquelle M. Julien Peretti, propriétaire du domaine de Saparella, accuse nommément Michelle Salotti de racket et prétend avoir été contacté par des proches de l’association qui lui auraient réclamé 300 000 € pour « retirer leur plainte » (c’est-à-dire l’action en démolition sous astreintes de cinq des sept constructions illégales édifiées sur le domaine de Saparella, affaire actuellement devant la Cour de cassation).
Poussant l’ignominie encore plus loin, M. Peretti qualifie de « voleurs » et de membres « d’une pègre », les responsables de U LEVANTE et du GARDE et appelle les Corses à les « enterrer », ce qui s’apparente à une incitation très directe à la violence physique. M. Peretti prétend détenir des « preuves » de cette « tentative d’extorsion » et affirme que la justice serait au courant.
U Levante et le GARDE invitent M. Peretti à rapidement saisir la justice de ces prétendues « preuves ».
U LEVANTE et le GARDE, ainsi que Michelle Salotti, porteront plainte pour diffamation, injure et incitation à la violence contre l’auteur de ces propos et ceux qui les diffusent, sauf à ce que Julien Peretti les démente dans la semaine et rende public son démenti. •