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Pape François, tout un symbole

Par François Joseph Negroni

 

L’histoire se confirme : sauf en cas de dégradation de son état de santé, le Pape devrait bel et bien venir en Corse en décembre. Cette venue s’impose comme un véritable signe d’affection du Vatican envers une Corse à la fois victime d’une baisse de fréquentation de ses églises, liée à un phénomène mondial marqué par une recrudescence de l’individualisme au détriment du commun, mais à la fois l’une des dernières sociétés où la religion catholique reste encore culturellement présente de manière intense.

Alors, comment expliquer la chute de la matrice catholique, qui était tant présent jusque dans les années 1960 ? Comme mentionné plus haut, l’essor d’une société individualiste, repliée sur elle-même, s’oppose directement à la vision religieuse fondée sur le partage, l’écoute et la rencontre. C’est alors que nous observons une baisse progressive du nombre de personnes allant à la messe le dimanche par exemple. La Corse échappe tout de même assez bien à ce phénomène. Les célébrations religieuses sont encore très présentes chez nous, tout comme le rapport au culte, à la mort, au chant, ce qui la différencie de la société française actuelle par exemple.

Ensuite, l’ouverture au monde a également favorisé l’émergence d’autres formes de spiritualité. À ce jour, encore 50 % de la population est en quête de croyance. Néanmoins, cette quête a évolué au fil des générations. Ainsi, avec l’essor de nouvelles formes de spiritualité, souvent importées des États-Unis, comme le chamanisme ou le yoga, les individus se sont éloignés progressivement des pratiques religieuses traditionnelles, pour se rapprocher d’autres formes de croyances.

Malgré tout, la Corse reste profondément ancrée culturellement dans la religion. Au-delà des croyances, elle constitue un marqueur fort de ce que nous sommes, que l’on soit croyant ou non, pratiquant ou non. La venue du Pape sera donc un symbole d’unité, de respect et de bienveillance. La Corse en a besoin, et nous avons l’opportunité de nous démarquer de cette folie mondialisée que nous subissons au quotidien. •