Ce 28 octobre, Gilles Simeoni adressait son soutien au président Puigdemont et aux personnes menacées de poursuites
pénales pour raisons politiques, et lançait un appel à une médiation de l’Union Européenne. Voici son communiqué.
«En déclarant l’indépendance de la Catalogne le 27 octobre 2017, le Parlement catalan a accompli un acte symbolique et politique fort, qui suscite chez les millions de Catalans qui se sont exprimés démocratiquement en faveur d’un État indépendant une joie, une émotion et une fierté légitimes. Ces sentiments sont partagés par tous ceux qui, en Europe, et dans le monde, comprennent et soutiennent leurs aspirations.
Mais à ces sentiments se mêle aussi inéluctablement l’inquiétude, car cette déclaration s’inscrit dans le cadre d’une crise politique profonde, qui oppose depuis plusieurs mois Barcelone et Madrid, et qui menace également la cohésion de la société catalane : fractures politiques, tensions internes, risque de crise économique, répression policière et judiciaire en parallèle du référendum…
Une crise encore aggravée par les mesures de rétorsion prises par le gouvernement et l’État espagnols par application de l’article 155 de la Constitution immédiatement après la déclaration d’indépendance : mise sous tutelle des institutions catalanes, destitution du Président Puigdemont et de hauts responsables politiques et administratifs en Catalogne comme à l’étranger, lesquels sont menacés de poursuites pénales, voire d’incarcération.
J’exprime à cet égard à Carles Puigdemont et autres personnes qui pourraient être poursuivies pénalement pour des raisons politiques, mon soutien et ma solidarité.
Le constat s’impose à tous, que l’on soit en faveur de l’indépendance de la Catalogne ou opposé à celle-ci : il est temps d’arrêter un engrenage qui ne peut conduire qu’à une impasse. L’Union européenne a à cet égard une responsabilité majeure. L’Europe ne peut pas être seulement l’addition des intérêts ou des raisons d’État. Elle porte en son cœur et en son projet les valeurs de démocratie et de liberté, celles des peuples comme celles des citoyens.
Pour ces raisons, elle doit s’impliquer pour remettre les parties autour de la table des discussions, afin que soit validé en commun un processus de sortie de crise, le retour à une situation apaisée au sein de la société catalane, et des modalités d’organisation d’un scrutin permettant au peuple catalan de faire valoir ses choix dans des conditions reconnues par l’État espagnol, l’Union européenne, et l’ensemble de la communauté internationale.
Faire confiance à la démocratie, au suffrage universel, et au peuple catalan : c’est le seul chemin qui vaille et c’est celui qu’il faut se hâter de reprendre ».
Gilles Simeoni,
Président du Conseil Exécutif