Les Hôpitaux de Corse sont en grève. Des millions d’euros manquent à leur simple fonctionnement. C’est insupportable. Les syndicats à Aiacciu comme à Bastia ont entamé des actions. Les uns occupent, les autres observent une grève de la faim. Gilles Simeoni, au nom du Conseil Exécutif, appelait au dialogue ce 2 novembre. Il n’y a pas d’autre alternative.
- Au moment de boucler notre rédaction, la situation ne s’était toujours pas améliorée. Elle avait même empiré à Bastia avec la retenue, un temps, du directeur et de plusieurs responsables de l’ARS…
«Depuis neuf jours maintenant, les représentants du personnel STC du centre hospitalier de Castellucciu à Aiacciu occupent les locaux de l’Agence régionale de Santé de la Corse afin d’obtenir la réalisation de travaux d’urgence de sécurisation des bâtiments et la rénovation du pavillon qui accueille le service de psycho gériatrie
Par ailleurs, depuis quatre jours, les représentants du personnel CGT du centre hospitalier de Bastia ont entamé une grève de la faim dans le but d’alerter les pouvoirs publics sur les besoins en investissement et de modernisation de l’établissement ainsi que sur l’impasse de trésorerie.
J’apporte bien évidemment mon soutien, au-delà des appartenances syndicales, à tous les personnels de santé qui dénoncent de façon récurrente des conditions de travail dégradées et qui se battent pour une meilleure prise en charge des patients et l’amélioration de leur outil de travail.
Les difficultés financières et d’équipement structurelles que connaissent la quasi-totalité des établissements publics de l’île, démontrent que les approches sectorielles, quelle que puisse être leur légitimité, sont désormais insuffisantes.
Il est indispensable de réunir tous les partenaires autour de la table pour engager une réflexion globale sur :
– les besoins de financement en investissement de tous les établissements publics ;
– la programmation de ces besoins selon des critères et un calendrier partagés ;
– une vision prospective de la stratégie de santé de la Corse.
Dans cette perspective, l’Assemblée de Corse adoptait, le 28 juillet dernier, à l’unanimité une motion relative à la demande d’un plan exceptionnel pour la santé.
J’ai demandé à la ministre des solidarités et de la santé, Mme Agnès Buzyn, de traiter cette demande de façon prioritaire.
Nous ne pouvons que constater que les négociations au sein des centres hospitaliers de Castellucciu et de Bastia sont aujourd’hui dans l’impasse car l’ARS de Corse et sa direction générale n’ont pas le mandat politique pour prendre des décisions à la hauteur des enjeux.
Dans ces conditions, et afin de permettre la sortie rapide des conflits en cours et d’en éviter d’autres, je demande à Madame Buzyn de proposer sans délai une méthode et un calendrier de discussions et de faire d’ores et déjà des gestes forts de nature à rétablir la confiance, en matière de santé publique, avec les syndicats ainsi qu’avec l’ensemble des personnels de santé et des Corses. »