J’ai toujours parlé corse ; sans me poser de question. Mon père est corse, ma mère est italienne… Puis je me suis aperçue que je faisais des fautes. Notamment à l’écrit. On ne vous apprend pas à écrire corse ! J’ai donc décidé de m’instruire. Alors je bosse : j’ai deux ou trois dicos à la maison, je pose des questions autour de moi. Je fais des versions et des thèmes. Je parle corse avec mes amis. Il faut parler, parler… parler le plus possible. Je vais aussi en cours à Praticalingua. L’italien m’aide énormément. À mes élèves (je suis enseignante en primaire), je lis actuellement Pinocchio. Je traduis le texte en corse, directement de l’italien, à la volée.
Et, tandis que je les fais travailler à l’apprentissage de notre langue, je continue d’apprendre.
J’ai deux projets très personnels, le premier est de traduire la “ Légende du Colibri ”, le livre de Pierre Rabhi ; le second vise à faire éditer, en corse “ Piccolo blu e piccolo giallo ” ; un ouvrage très connu de l’auteur italien Leo Lionni. Ce livre me tient à coeur. Je me sentirais vraiment Corse, le jour où j’écrirais sans faute, le jour où je maîtriserai entièrement ma langue.