Cette séance publique a vu également l’installation de la Commission «Migrants » mise en place suite à la Motion qui avait été déposée par Jean Charles Orsucci, adoptée à l’unanimité le 29 juin dernier, moins la non participation de la droite.
Tous les groupes étaient représentés : Jean-Guy Talamoni et Président de l’Assemblée pour Corsica Lìbera, Fabienne Giovannini pour Femu a Corsica, Jean-Charles Orsucci pour Andà per Dumane, Jean- Marin Mondoloni pour le groupe Per l’avvene, et Pierre Ghionga pour La Corse dans la République. Rappelons l’intervention offensive des deux Présidents de l’Exécutif et de l’Assemblée de Corse au moment de la crise de l’Aquarius, ce navire en détresse de l’ONG SOS Méditerranée avec 629 migrants à son bord, dont des enfants en bas âge et des femmes enceintes, malades, dans une mauvaise mer, et en panne de ravitaillement. Alors que l’Europe à travers l’Italie interdisait l’accès à ses ports, et Paris jouait l’autruche, la Corse, pourtant sans compétence en matière d’immigration, tendait la main, et démontrait qu’elle était en mesure de prendre ses responsabilités.
In fine, la crise se résolvait avec l’annonce de l’Espagne d’accueillir le navire dans le port de Valence et l’Europe mettait en oeuvre la solidarité nécessaire à gérer cet accueil.
Cette affaire rappelait surtout que la Méditerranée est le théâtre de drames quasi quotidiens de personnes fuyant la guerre et la misère dans des conditions déplorables d’insécurité.
Jean Charles Orsucci a été élu président de la commission et Fabienne Giovannini s’est vue confier la charge de rapporteur.
La commission prendra connaissance des travaux menés dans la précédente commission ad’hoc qui avait été mise en place en 2015 par Paul Giacobbi.
Outre le devoir de solidarité et d’humanité face à des situations d’urgence, la Corse entend assumer sa part de cette problématique européenne et mondiale, avec une prise en compte de l’implication de notre île notamment dans le cadre de la mise en place des « schémas régionaux d’accueil » alors qu’elle en est à cette heure la seule région exclue de façon assez incompréhensible. Par ailleurs, la Commission entend préparer notre île à cette responsabilité politique dans le respect des équilibres à trouver, notamment en terme d’acceptabilité sociale, donc avec un travail de pédagogie et d’intégration. L’exemple de Belgudè a été cité, cette famille de syriens installés dans notre île en avril 2017, démontre à quel point la Corse peut être terre d’accueil où chacun, ceux qui arrivent et ceux qui reçoivent, s’enrichissent et se construisent un avenir commun. De fait, les travaux de la commission participeront à la revalorisation de l’image de la Corse.
Un premier rapport sera rendu à l’assemblée avant la fin de l’année.