Le STC qui a entamé un mouvement de grève au sein de l’Office Public de l’Habitat de la Collectivité de Corse le 7 novembre a décidé de reprendre le travail le 13, ayant obtenu les assurances qu’il souhaitait. La CGT qui s’était greffé sur ce préavis de grève pour prolonger le conflit (son propre préavis ayant expiré), réfléchit encore à cette heure sur les propositions avancées par la gouvernance à l’appui de la Collectivité de Corse.
Les agents STC ont décidé de laisser le temps à la nouvelle gouvernance de mettre en place la politique engagée en mars dernier. L’OPH a un héritage qui est lourd à gérer, les dysfonctionnements sont multiples, la direction et la présidence s’emploient à mettre l’ensemble des services sur les bons rails afin de répondre aux besoins des locataires. L’Office souffre aussi d’un contexte général de crise, avec les mesures Macron prises dans la loi de finances 2018, impactant l’ensemble des bailleurs sociaux, avec notamment la baisse de l’APL à leur détriment (allocation logement) et la hausse de la TVA construction (de 5,5 % à 10 %) supprimant, de fait, le différentiel historique dont la Corse avait bénéficié jusque là. L’OPH 2C est d’autant plus vulnérable à ces mesures, qu’il compte parmi les loyers les plus bas de France, traite des situations précaires avec des locataires tous éligibles à l’APL et dispose d’un parc HLM ancien et dégradé (40 ans d’âge en moyenne). S’ajoutent des dysfonctionnements à tous niveaux et de mauvaises habitudes héritées du passé. Pour autant, il y a des raisons d’espérer. Jamais dans l’histoire, l’Office n’a compté des administrateurs souhaitant s’impliquer comme ils le font dans la vie de l’Office. Preuve en est leur appui dans la résolution du conflit. Et, surtout, l’Office est désormais rattaché à la Collectivité de Corse. Il n’est donc pas un Office de l’Habitat comme un autre. La CdC s’y implique fortement. Tout d’abord par la nomination à sa présidence de la conseillère territoriale Fabienne Giovannini. Ensuite par l’appui que peut apporter le Président du Conseil Exécutif pour aider à la résolution des problèmes. «Ce conflit était nécessaire car les agents avaient besoin d’exprimer leur souffrance et cela nous a permis de les faire adhérer à notre projet, a commenté la présidente, car la réussite ne peut être que collective. Nous sommes dans un même navire qui prend l’eau de toute part. C’est ensemble que nous devons oeuvrer à le remettre à flot. Tout le monde sortira gagnant de ces efforts. Nous avons obtenu un renfort important de la part du Président du Conseil Exécutif pour la bonne marche du service Régie, par la mise à disposition d’un technicien supérieur, et pour opérer à une réorganisation générale par la commande, par la Collectivité de Corse, d’un audit organisationnel, incluant les risques psychosociaux, sur l’ensemble des services. Je suis confiante dans l’avenir car nous sommes tous conscients –agents, direction, administrateurs, partenaires – des responsabilités qui sont les nôtres et des défis à relever. Une page doit se tourner et nous nous y employons. Toutes les garanties ont été apportées aux agents sur les craintes que pouvaient ressentir les uns ou les autres. Nous restons de plus à l’écoute et prenons acte des interrogations qui sont posées et seront résolues au moyen notamment des enseignements que nous permettra l’audit, et qui conduira, en sus d’une réorganisation plus respectueuse des efforts de chacun, à la mise en place d’une convention d’objectifs et de moyens avec la Collectivité de Corse en vue d’un rattrapage historique pour le logement social en Corse. À présent, j’appelle l’ensemble des agents à reprendre le travail ». Ci-contre, le soutien de Femu a Corsica à la gouvernance de l’OPH 2C.