Femu a Corsica

Un parti pour quoi faire ?

Lors du Congrès de Corti mi-octobre 2017, la nécessité de fusionner les deux organisations autonomistes, PNC et Inseme que rien ne diffèrent (autonomie interne à obtenir par la voie démocratique), semblait une évidence puisque votée a l’unanimité avec des statuts élabores en commun. Les élections territoriales de décembre, deux mois après, donnaient la majorité absolue à la coalition des natios.

Une Commission de 30 membres était désignée pour mettre en place un AG constitutive dans les six mois, donc avant la mi-avril 2018.

Inutile de rappeler les arguments avances et les péripéties qui aboutirent a l’échec de la fusion et a la décision d’Inseme de lancer un appel en « laissant la porte ouverte » a tous ceux qui voulaient réaliser le vote du Congrès d’octobre 2017, de creer Femu a Corsica sur la base des statuts alors adoptes. Un an de perdu.

 

On est parti de l’idée qu’un projet de fusion donnait plus de cohérence, de force à la coalition électorale de tous les natios rendue possible par l’arrêt du FLNC. Effectivement cette annonce a contribué à dégager une majorité « absolue » deux mois après. D’autre facteurs favorisants ont été mieux perçus peu après, l’effondrement du système des partis électoraux parisiens de la Ve République au bénéfice de Macron et au préjudice des clans insulaires liés à eux.

Cette majorité « absolue » s’est répartie les postes et les fonctions, les autonomistes n’étant pas capables de se réunir pour la suite de la lutte à mener face à un Président de la République qui se voit en Jupiter sur l’Olympe.

Pour structurer Femu a Corsica la mise en place est faite par les cadres de Inseme, c’est à dire ses élus vont solliciter des militants inorganisés pour qu’ils se constituent en une base démocratique de terrain. Les élus figurent eux dans deux « collèges » sur trois.

 

Pour mieux comprendre la difficulté actuelle et les pièges d’une telle démarche, résumons celle la plus habituelle dans un régime démocratique.

Pour une idéologie ou une stratégie nouvelle, des militants créent un nouveau parti avec de nouveaux « fondamentaux » ou des priorités différentes. Ils veulent croître en audience pour gagner des voix, avoir des élus et au besoin avec des alliances sur un programme négocié compatible.

Les débats à la base l’ont décidé comme ils décident de ceux qui vont être élus. Les mandats appartiennent au parti et leurs élus lui rendent des comptes. En général il n’y a pas de doubles casquettes dirigeants élus.

Si ce parti arrive au pouvoir, celui qui a conduit la liste devient le Chef de l’Exécutif pour appliquer le programme du parti ou le contrat programmatique en cas d’alliance.

Or nous ne sommes pas dans un régime démocratique. Nous sommes dans régime qui ne reconnaît aucun droit à notre différence et nous avons une majorité « absolue » pour gérer une CdC sans pouvoir rien changer à cette négation de nos droits de Peuple ce qui conduit à sa disparition. L’État jacobin ne veut pas du Padduc qui pourrait nous permettre quelques résultats partiels donc de freiner la chute ; ni coofficialité pour la langue, ni statut de résident pour tenir la Terre qui nous échappe ou pour le patrimoine fiscalité après suppression des Arrêtés Miot. Nous sommes sûrs, la preuve est faite par son refus, qu’il n’y a aucune concession de fond à attendre.

C’est une logique de guerre : ou lui ou nous. Incompatibles. Mais s’il est contraint un jour à discuter avec nos élus, le temps perdu travaille pour lui et le Peuple français ne mourra pas si le jacobinisme de son État disparaît ou s’atténue, il sera peut-être en meilleur santé.

 

Nous, les natios, nous sommes dans cette logique de guerre condamnés à gagner pour que notre Peuple n’entre pas en phase finale d’agonie. Comment gagner, comment imposer nos droits de Peuple ? Comment garder notre terre pour nos enfants, comment réaliser une révolution pacifique sans un mouvement au sein du Peuple, sans mobiliser ses ressources capables d’un sursaut salvateur puisqu’on sait qu’on ne sauve pas un Peuple menacé sans combat ou en donnant procuration ?

Nous voilà à la CdC dans une barque institutionnelle pour sauver notre Peuple mais elle prend l’eau de toute part et nous ne pouvons écoper qu’avec des casseroles sans réparer les fuites. Elle finira par couler. Mais si le Peuple se mobilise il peut faire l’embarcation qui le mènera au port.

 

Les statuts adoptés sont inspirés par des élus d’une coalition électorale. Et on ne pouvait pas faire autrement. Si on ne comprend pas que la réalité du combat de sauvetage du Peuple, passe par lui avant tout, il faut vite le convaincre de la nature du danger pour qu’il adhère au mouvement démocratique de combat, et le fasse sien, les élections pour une CdC insuffisante, n’étant qu’une étape la plus courte possible pour continuer le combat du salut.

Bref, d’une majorité CdC électorale il faut tendre avec force et abnégation à l’avènement de la prise en main par tout un Peuple de son destin à commencer par d’abord bien connaître le danger pour l’écarter, pour survivre et devenir enfin maître de son destin.

Les natios sont nés pour ce but.

En toute humilité, Ils en sont responsables.

Ils ne doivent pas prendre les sables mouvants de l’électoralisme pour les délices de Capoue.

Max Simeoni.

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