Le Président du Conseil Exécutif de Corse, Gilles Simeoni, a ete reelu a l’unanimite president de la Commission des Iles de la Conference des Regions Peripheriques Maritimes. La CRPM regroupe 23 iles, issus de 11 Etats membres, pour une population de 15 millions d’Europeens. Elle tenait sa 39e assemblee generale annuelle les 20 et 21 mars dernier a Corfou en Grece.
Voilà donc trois ans que la Corse se trouve « leader » de ces régions pour défendre devant les instances européennes la cause des îles trop souvent oubliées des politiques publiques. Transports, fiscalité, tourisme durable, défense de l’environnement, économie circulaire, agriculture, politique énergétique, traitement des déchets, autant de thèmes essentiels et partagés.
« Les élections européennes seront un marqueur de la volonté des peuples de l’Europe de continuer ou pas sur le pacte fondateur de l’Union Européenne qui repose essentiellement sur les valeurs de paix et de solidarité » a dit le Président de l’Exécutif. « Ce n’est pas un hasard si ceux qui sont contre l’Europe de la solidarité sont les mêmes qui veulent remettre en cause la politique de cohésion, pilier historique de l’UE, l’affaiblir institutionnellement et budgétairement.
Dans ce contexte politique particulier, il faudra dire notre vision de l’Europe. Nous sommes pour une Europe des citoyens, des peuples, de l’intégration politique, de la solidarité, de la cohésion sociale, de l’innovation… donc, une Europe renforcée autour d’un projet commun qui a besoin d’être repensé et réaffirmé ».
La politique de cohésion est en effet menacée par la volonté de réduction du budget des États membres, ce qui entraînerait une réduction sur des programmes très importants comme Interreg ou la coopération transfrontalière. Pour Gilles Simeoni, « l’enjeu est la prise en compte de la dimension insulaire dans la politique de cohésion ». À Paris comme à Bruxelles, c’est ce que défend la majorité nationaliste depuis son accession aux responsabilités, à travers notamment l’action de Nanette Maupertuis en charge de ces questions pour l’Exécutif de Corse.
C’est le message qui a trop manqué par le passé aux différentes majorités en Corse. C’est un message qui a aussi manqué en Europe, les grands États historiques qui comptent des îles (France, Italie, Espagne…) ne défendent pas véritablement leurs intérêts, les autres grands États européens, comme l’Allemagne, n’ayant pas d’îles sur leur territoire, sont loin de ces problématiques. Le travail que réalise Gilles Simeoni est donc essentiel.
Fédérer les îles pour qu’elles fassent entendre plus fortement leurs voix à Bruxelles. D’où l’importance du prochain scrutin européen, le 26 mai 2019. La Corse se doit d’être très présente dans cette période de négociations. Il est fondamental que « les îles en général et la Corse en particulier aient une politique très proactive, très volontariste, de lobbying pour essayer de trouver des partenaires et des alliés qui les aideront à maintenir le budget et la politique de cohésion et, à l’intérieur de la cohésion, à faire reconnaître un volet insulaire à part entière » rappelle Gilles Simeoni.
La Corse sera impliquée dans ce scrutin avec la présence en place éligible de François Alfonsi, sur la liste d’union Europe Écologie / Régions & Peuples Solidaires, où il représentera toutes les régions à forte identité et ce lobbying positif nécessaire à faire entendre notre voix, comme il l’avait fait par exemple lors de la mandature 2009-2014 au Parlement européen pour les langues menacées de disparition, pour la prise en compte des régions insulaires, montagneuses et à faible démographie dans la politique de cohésion, ou pour le projet d’eurorégion méditerranéenne. Une représentation élue permanente à Bruxelles est capitale pour la Corse.