La 9e mandature du Parlement européen depuis sa création en 1979, s’est ouverte ce 2 juillet 2019 dans l’hémicycle de Strasbourg où siègent les 751 eurodéputés de 28 nations.
François Alfonsi, élu le 26 mai dernier sur la liste Europe Écologie les Verts, est le seul député à y représenter la Corse et la Fédération Régions & Peuples Solidaires*. Pour lui, ce n’est pas une première. Il connaît les rouages du parlement européen pour y avoir siégé de 2009 à 2014. Un atout qui lui permettra d’être immédiatement opérationnel, contrairement à la plupart des nouveaux élus.
Une délégation de Femu a Corsica était présente à Strasbourg, emmenée par le député de la seconde circonscription de Haute-Corse, Jean Félix Acquaviva, secrétaire national du parti, Fabienne Giovannini, conseillère territoriale, Marc Antoine Campana, membre de l’Exécutif de Femu a Corsica, en charge du projet de société, et Mathieu Ceccaldi, assistant de François Alfonsi, basé à Aiacciu.
Cette première journée a été marquée par une prise de contact, hymne à la joie, pour accueillir les eurodéputés et les mettre dans l’ambiance d’un intérêt général européen à préserver, et désignation des scrutateurs pour l’importante journée du lendemain et sa longue séance d’élection des nouvelles instances, avec notamment la Présidence du Parlement européen (Arritti sera alors sous presse).
Le groupe Verts/ALE* qui compte 75 eurodéputés y a fait une entrée remarquée. Il est le 4e groupe du Parlement européen, ce qui lui confère un rôle charnière et lui octroie des moyens supplémentaires pour agir. Les Verts/ALE ont ainsi obtenu la présidence de deux commissions importantes, les Transports et le Marché Intérieur.
François Alfonsi siègera dans deux commissions- clés pour faire entendre la voix de la Corse en Europe, et appuyer les politiques menées dans l’île par le Président du Conseil Exécutif Gilles Simeoni :
la Commission RÉGI, du Développement Régional et la Commission Industrie et Énergie.
Il aura aussi la possibilité d’intervenir sur tout sujet, notamment la défense de la spécificité insulaire, pour laquelle il va falloir développer un fort lobbying avant d’obtenir du concret. Pour l’heure, l’Europe reconnaît le particularisme des îles, mais très peu d’élus insulaires sont présents pour le défendre. Les rassembler et convaincre leur groupe pour pouvoir faire tout un travail en commission à même d’adapter ensuite les politiques européennes est un défi politique à l’échelle d’une mandature !
François Alfonsi sera aussi le représentant des peuples et régions solidaires. Il aura fort à faire dans une Europe recentrée sur un nationalisme d’Etat, intolérant et jacobin, à l’image de l’archaïsme imposée par Madrid et appuyée par les États- Nations, la France en tête.
Cette journée du 2 juillet aura ainsi été marquée par la démonstration de force des indépendantistes Catalans pour protester contre les places vides laissées dans l’hémicycle de trois eurodéputés catalans, européens convaincus, interdits de siéger par Madrid. Ce déni de démocratie insupportable est une première dans l’Histoire du Parlement européen qui se montre, pour l’heure, incapable de défendre les droits des peuples parmi lesquels le droit à l’autodétermination au sein de l’Europe, alors que les instances européennes l’encensent partout ailleurs dans le monde, appliquent même des sanctions contre des pays réfractaires, et alors que sont tolérées, au sein du parlement, des eurosceptiques dont toute l’action est guidée par la volonté de voir disparaître l’Europe, porteurs de racisme, de xénophobie, de fermeture, en complète contradiction avec l’idéal européen.
10.000 personnes se sont rassemblées devant le Parlement européen pour réclamer la libération des prisonniers (ou exilés) politiques catalans, toujours sous la menace de 25 ans de prison pour avoir organisé un référendum démocratique et des manifestations pacifiques.
Les autres eurodéputés Catalans, les élus de l’ALE dont François Alfonsi, les Verts, le Sinn Fein et de nombreux autres députés, ont manifesté leur soutien au sein et hors de l’hémicycle.
Une journée qui augure du bras de fer politique fondamental qui s’engage pour écrire l’avenir de l’Europe.
ARRITTI.
* Alliance Libre Européenne, parti politique européen qui compte 45 partis nationalistes en Europe dont Femu a Corsica.