« Il est des morts par homicide qui au-delà de la déflagration, du choc émotionnel partagé, sont des marqueurs de ce que peut supporter une société. Au vu de la levée de boucliers de la société corse, le dernier en date en serait un.
Entre combat et capitulation où se stabilisera le curseur après une telle tétanisation ? Où en sommes-nous ? À l’heure du trop plein ? de la résistance ? du conflit interne ? de la résignation? Tant d’hommes depuis cinquante ans auraient courageusement tout sacrifié pour la Corse pour in fine la livrer aux appétits mafieux ? Du rêve allons-nous vers un cauchemar par lâcheté ?
Si nous sommes, l’Anziani, à l’âge de la pondération faute de sagesse, tout nous interdit d’admettre qu’un homme quel qu’il soit, soit réduit à une cible en carton.
Et la police et la justice dans tout ça ? De moins en moins républicaine, la police de l’État francais a deux grandes oreilles :
l’une écoute les ordres d’en haut quand l’autre espionne en bas.
Elle est délibérément sélective et globalement inopérante. La justice elle, ne passe pas. Le diapason étatique ne peut accorder les dissonances qui sont le fait des discordances entre police et justice comme à Bastia. L’éthique et la politique d’État ne font pas toujours bon ménage.
La Corse est le seul endroit de France où l’on enterre les enquêtes avec les morts. Avec un linceul de plomb! Près de 400 assassinats non élucidés en vingt ans ! Serait-ce possible en Seine-et-Marne ? L’omerta a bon dos au temps de l’ADN.
L’État français parachève patiemment la disparition programmée de notre peuple en laissant nos luttes intestines se développer pour mieux nous engloutir. L’imbuschi sò in la barretta.
Il pourrait bien gagner la partie si nous n’avons pas la capacité de le contraindre à agir loyalement, légalement, constitutionnellement.
Si pour M. Erignac, défenseur d’une politique d’État, nul besoin n’aurait été de 40000 personnes dans la rue pour diligenter les enquêtes, combien de milliers de personnes faudra-t-il mobiliser pour obliger la justice à mettre en oeuvre les mêmes moyens pour tous les morts-citoyens quels qu’ils soient afin de retrouver et sanctionner les coupables ?
La République nous doit le respect des droits citoyens. L’État ne peut nous priver du traitement égalitaire de protection et de justice sauf à vouloir nous pousser au droit coutumier.
Que faire sans exercice du pouvoir régalien ? Notre autocritique avant tout. N’accepter aucune porosité entre les mafieux et le monde nationaliste, et au-delà avec le monde politique.
Encourager, rejoindre, soutenir les personnes, les associations de défense de l’environnement, des droits citoyens, les regroupements anti mafia non pollués, etc., avant le chaos qui nous guette. Se regrouper, crier la vérité, l’écrire sur tous les supports avec le courage des désespérés, mais aussi le simple courage viscéral des Corses, jusqu’à révéler l’odeur de l’argent, jusqu’à la honte, jusqu’à la crainte.
En appeler à nos élus, « grands » et « petits », pour qu’ils dénoncent haut et fort cette pseudo république, inégalitaire, partiale, peuplicide, et ce dans les divers parlements; qu’ils disent aussi leur craintes.
Le peuple enfin: 330000 personnes ne peuvent capituler devant quelques dizaines de pourvoyeurs de drogue, faux bâtisseurs mais vrais fossoyeurs de notre pays, fussent-ils des professionnels du crime que tout le monde connaît au demeurant.
Il faut une autre Corse pour nos jeunes. Sauvons leur avenir.
Sauvons la paix. C’est de notre responsabilité.
* L’Anziani per l’Avvene est un collectif de nationalistes de toutes tendances, mais revendiquant leur autonomie par rapport aux structures pour porter un regard de vigilance sur les évolutions du nationalisme et de la société corses.