Un parti nationaliste doit initier et organiser l’intelligence collective de notre Peuple Le parti qu’il faut, doit être purgé des grouillements politiciens. Il doit tendre vers la mobilisation générale de toutes les forces pour résister au jacobinisme de l’État. Il ne s’agit pas de ne procéder que à des élections dites démocratiques dans un système qui ne l’est pas.
La campagne des municipales commence à s’accélérer.
Les municipalités sont l’élément premier du lego de la construction politique vers le haut de la pyramide. Elles permettent de peser dans les intercommunalités pour obtenir des crédits nécessaire à leur gestion, de se placer dans le jeu de l’élection de la CdC. L’État centralisé s’est d’ailleurs empressé de créer l’Assemblée des maires pour être, si besoin, à leur contact après la disparition du pouvoir départemental.
Dans l’île, les conséquences de ces élections sont imprévisibles.
La majorité « absolue » de 56% des votants va-t-elle se maintenir, diminuer ou se diviser, avant ou après les résultats ?
Pour ma part, je ne prendrai aucun pari.
Cette majorité a été le fruit des circonstances : l’effondrement du système d’élection à la présidence de la Ve République, laquelle ne correspondait plus aux nouvelles données dont, entre autre, la construction de l’Europe.
Localement, les circonstances favorables à cette majorité n’ont été lisibles qu’après l’élection de Macron signant la crise de la Ve République ainsi que celle des clans désormais sans relais à Paris.
Elles ont conduit les natios à se coaliser et rafler la mise. D’autant que Gilles Simeoni, homme au charisme tranquille, pouvait être le catalyseur.
Il était alors sans doute inévitable de croire qu’un Président nouveau pouvait avoir un regard neuf, tant soit peu girondin sur le « problème corse ». La confusion a été vite dissipée avec le cérémonial de l’anniversaire de la mort d’Erignac. Les natios auraient dû réagir et resserrer les rangs afin d’établir une coalition déterminée, possible puisque la violence clandestine s’était arrêtée. Il eu été bon d’initier une lutte commune à travers un front patriotique démocratique créant un rapport de force de sauvetage du peuple Corse.
Ce fût tout le contraire. Les autonomistes, fin 2017, votèrent leur fusion dans un congrès unanime.
Une commission devait, dans les six mois, préparer une AG constitutive. Rien n’en sorti. On ajouta huit mois de palabres pour que Inseme per a Corsica (IPC) entame le chantier ouvert par Femu a Corsica (FAC) la veille des élections municipales.
La mise en place d’un parti démocratique demande temps et volonté. Elle devient impossible à très court terme avec la préparation des élections municipales inaugurant un cycle d’élections importantes dont les territoriales en mars 2020.
Aujourd’hui nous en sommes réduit à créer une base en partant d’en haut, du toît, sur un sol politique élastique, mouvant et sans amarres.
La démarche d’une nomenclature visant -avant tout- à se faire réélire cherche ses électeurs dans un brouillard épais.
Les municipales sans parti contiennent les gestes désordonnés de la foule des candidats.
La tête des élus sortants déborde de pointages, démarches, calculs politiciens, égos sans bornes, alliances acrobatiques, parités opportunes, informations dirigées, ragots… Dans de telles municipales, aux conditions de foire d’empoigne, que peut-il sortir de constructif pour la mission historique de sauvetage d’un Peuple sur sa Terre?
Des cicatrices, de l’inertie fonctionnelle et une majorité assise sur une moindre mobilisation populaire… Que peut-on imaginer qu’il en résultera ?
Un miracle, où des circonstances extérieures effaceraient tout et remettrait les pendules à l’heure, est toujours possible : la force populaire d’un parti à la hauteur de l’Histoire s’y concrétiserait.
Les élections de la CdC s’y dérouleraient sans embrouille entre les composantes de la coalition pour une liste unique dès le premier tour, on viserait l’équilibre des postes éligibles et des fonctions.
Mais, sans premier tour en commun, comment définir les conditions avant les résultats ?
C’est la vie politique. Certes. Mais le rôle d’un vrai parti vise à ne pas aggraver les pollutions et à filtrer au mieux les égos et les manoeuvres des opportunistes.
Un Peuple qui veut survivre doit compter sur lui-même. C’est un drame historique. Le parti qu’il lui faut, doit être purgé des grouillements politiciens. Il doit tendre vers la mobilisation générale de toutes les forces dont il dispose pour résister au jacobinisme de l’État. Il ne s’agit pas de ne procéder que à des élections dites démocratiques dans un système qui ne l’est pas.
Comment peut-il l’être puisqu’il implique la disparition de notre Peuple ?
Après 95 ans de loi Douanière, après les 12 000 morts de 14- 18, après l’encadrement de feu l’Empire colonial et 160 000 habitants en 1960, le réservoir d’hommes s’est vidé. Dans une Europe à construire, l’île est une manne de profits dès lors qu’on la destine à un tourisme de masse. Sa consommation dépend à 97% des importations et sa population a doublé en une trentaine d’années. Cette dépendance ressemble à une quasi complète aliénation. Ainsi, pour tout résoudre, on est abreuvé de la solution économique et, comme soeur Anne, on ne voit rien venir.
Nous avons, en revanche, le record de constructions de résidences secondaires à valeur locative, la pression immobilière, la spéculation, les fraudes.
On nous chante une berceuse : la Corse archaïque est morte, il ne faut pas penser la ressusciter.
Mais qui l’a tuée ? Pas les Corses à qui on a fait croire qu’elle était irrémédiablement pauvre puis, ces dernières années, que le moteur de son développement serait le tourisme. Il profite à qui ?
Pas aux 60 000 précaires. Ce moteur dégage des gaz toxiques.
Bref, des élections sans un parti conçu pour la mission de sauver un Peuple historique est ce que notre coalition natio a réalisé. Mais on ne sauve pas un Peuple par procuration, au stade où il en est, sans un parti initiant et organisant son intelligence collective.
Max Simeoni.