Barthélémy Casanova, nous a quitté le 27 janvier 2020 dans des circonstances horribles, insupportablement horrible. Un père, un fils, un compagnon, un neveu, un ami, a été pleuré le 1er février pour son enterrement. C’était insuffisant eu égard au crime dont il est victime et qui s’ajoute à tant d’autres crimes insupportables. L’idée d’une marche blanche a été proposée et l’hommage qui lui a été rendu ce 8 février s’est déroulé dans une atmosphère pesante, silencieuse, digne.
Au-delà de lui, c’est un hommage à la Corse qui refuse d’être mise en coupe réglée qui a été rendu. Un ras-le-bol exprimé par des milliers de personnes venues des quatre coins de l’île témoigner leur affection auprès de ses proches. Ce crime dont il a été victime dans un contexte qui plus est lourd de rejet de la violence et des comportements mafieux qui empoisonnent notre quotidien et l’avenir de ce pays, doit ouvrir les yeux. C’est le souhait de sa maman, Michaela Sindali, qui avec courage et une grande générosité, a dépassé sa douleur pour en appeler à protéger la jeunesse corse des dérives et des démons de notre société.
C’est aussi la volonté du Collectif «A Maffia nò, a Vita Iè » qui a organisé cette marche blanche, et avec lui de dizaines de milliers de Corses rencontrés dans l’île et dans la diaspora pour dire non à « la barbarie ». La Collectivité de Corse qui s’est saisie de ce problème et a entamé depuis plusieurs semaines un cycle d’auditions, sera amenée à en débattre prochainement. L’État devra bien lui aussi apporter ses réponses, de vraies réponses. C’est à un sursaut collectif qu’appelle tous ceux qui s’expriment depuis quelques mois sur ce sujet. Au-delà de la dialectique, mafia ou pas, au-delà des événements et leurs circonstances différentes, au-delà des analyses que chacun voudra faire sur le fond ou la forme, le message est celui-là : le droit à la vie doit primer.
Pè a vita. C’était l’unique banderole de cette marche blanche, les enfants en tête, une rose rouge à la main, entourant la petite Manon, fille de Barthélémy Casanova.
Arritti rinnuvella e so cunduleanze addulurite à i soi. Ch’ellu riposi in pace è chì a so morte ci permetti di custruisce un avvene più bellu pè a nostra ghjuventù.