Cette excitation sur le choix d’un traitement non validé par la communauté scientifique est paradoxale.
Tout le monde veut guérir. Les soignants et les malades. Les uns pour guérir les autres et les autres pour eux-mêmes.
Aucun traitement n’existe. Une des pistes : l’hexachloroquine + azythromycine.
Le protocole est tracé.
Résultats à ce jour aussi insuffisants que prometteurs ou l’inverse.
Ce qui est intellectuellement difficilement recevable de ses confrères souvent éminents que je respecte, c’est de voir brandir en premier les effets secondaires, minimes au demeurant, avant de dire les bienfaits principaux potentiels ou réels, quant à la proposition du Pr RAOULT – le « ràvi » de Marseille – qui n’aurait bien sûr aucune idée de ces risques et de ces effets !
Paradoxal non ?
Il ne reste plus qu’à espérer que le Pr RAOULT ait suffisamment appris des médias et des réseaux sociaux sur ces effets secondaires. Heureusement les Cassandre ont fait un diagnostic de ce hurluberlu : il est fou, il faut l’arrêter.
Alors il faut être logique : il faut arrêter toutes les chimios, les antinflammatoires qui provoquent des hémorragies et abaissent les défenses immunitaires, la chirurgie qui a ses aléas, etc… car aucun médicament n’existe dans l’absolu sans effets secondaires. Il faut aussi arrêter de s’alimenter.
Il eut fallu de même verrouiller la main du Pr BARNART qui la première greffa un cœur, celle du Pr MICHON pour le rein, celles qui ont greffé la cornée, la moelle, etc…, autant d’avancées qui ne se font qu’avec le pas de plus qui peut-être, c’est vrai, quelquefois le pas de trop, même par des experts avertis. Ce virus n’en est-il pas lui-même l’illustration ?
Si le sophisme prime sur la raison et la logique, alors il convient d’interdire à tout scientifique de pratiquer cette transgression, ce pas audacieux augurant d’une découverte probable mais hors consensus puisque non encore validée.
C’est pourtant avec tous ces risques que se sont faites la plupart des grandes découvertes.
Fallait-il les interdire ?
Comment valider un traitement avant son expérimentation ?
C’est paradoxal mais la science avance avec ses espoirs, ses pas en avant, ses enjambées au-delà des « données acquises de la science », ses échecs aussi.
Ce qui est paradoxal, salutaire et caractéristique dans la science, c’est d’être en permanence remise en question par la science.
Il me semble humblement, car je n’ai aucune autorité, que dans cette « affaire RAOULT », le respect du bénéfice risque est déséquilibré par cette focalisation sur le risque. Pourquoi ? Y a-t-il un loup ? Qui sait. Je ne sais.
Le paradoxe est on le voit de partout ! RAOULT est paradoxal. Para : à côté ou contre, doxa : l’opinion (d’autres scientifiques).
En attendant si l’on meurt moins à Marseille, c’est là qu’il faut être. Vive le paradoxe s’il nous protège. Qui vivra verra. Il faut craindre pour les autres.
J’ai cité mon sujet du bac : « douter de tout ou tout croire sont deux solutions également commodes ».
Je suis entre doute et espoir. Carpe Diem disait Horace.
Dr Antoine Casalta.
le 29/03/2020.