Le rapport de l’Exécutif a fait également un point détaillé des impacts budgétaires de la crise pour la Collectivité de Corse. Car la CdC dispose de plusieurs ressources conséquentes dont le rendement dépend de l’activité économique.
Il s’agit tout d’abord de la taxe sur les transports : toutes les liaisons entre la Corse et l’extérieur étant interrompues, cette recette disparaît mécaniquement. Autre ressource affectée : les taxes sur les ventes de tabac qui sont pour beaucoup liées à l’activité touristique. Idem pour la taxe TICPE (ex-TIPP) fondée sur la vente des carburants, et quelques autres produits fiscaux plus faibles en montant.
Malgré des ratios de solvabilité rétablis après quatre années de rigueur budgétaire qui ont permis de redresser les finances de la Collectivité, l’impact sera sévère d’autant que la crise risque d’accroître la charge des emprunts toxiques légués par l’ancienne mandature au gré des variations des taux de change avec le franc suisse dont l’évolution va devenir probablement erratique, faisant flamber encore les taux d’intérêt de cette dette et donc la charge sur le budget de fonctionnement, amputant d’autant l’épargne brute dégagée par le Collectivité de Corse dans ses comptes annuels.
Les pertes de recettes attendues iront donc de 86 millions d’euros à 115 M€, selon le scénario, optimiste (crise concentrée sur 2020) ou pessimiste (redémarrage demandant plusieurs années).
S’y ajoute aussi un vieux contentieux Corsica Ferries, datant d’un vingtaine d’années, très lourd financièrement, dont la facture finale, pouvant aller jusqu’à 85 millions d’euros, sera à honorer dans les mois à venir.
Si la CdC garde des marges de manoeuvres dans un tel contexte c’est grâce à l’orientation politique d’une grande rigueur mise en place dès 2015, qui a commencé à porter ses fruits. Fort heureusement, car sans cela il n’aurait pas été possible de faire face à l’heure du coronavirus.