Compostage des déchets verts

A Carnavalata di a CAPA

Les centres de compostage de déchets verts sont sans nuisance et une vraie solution pour réduire l’enfouissement des fermentiscibles des ménages.

Le compostage des déchets verts est l’activité la plus banale qui soit, et la plus productive au plan environnemental et économique. Feuillages, et assimilés (tontes de gazon, ou même déchets alimentaires riches en produits azotés), se décomposent naturellement avec les branchages qui sont des produits carbonés.

Ce processus est bien connu qui conduit à la formation de l’humus des forêts.

La législation est légère pour ce type d’installation : éloignement de 200 mètres des habitations, justifié notamment par le bruit au moment du broyage du bois, et de 35 mètres des ruisseaux, justifié en cas de débordement des eaux lessivant les andains les jours de grande pluie.

Des centres de compostage existent et fonctionnent sans aucune nuisance à Girolata ou à Aghjone, et il en existait un à Aiacciu mais, construit au coeur d’une zone en pleine urbanisation, il a fait l’objet de querelles incessantes de voisinage.

Comme il ne respectait pas le critère des 35 mètres de distance d’un ruisseau, il a dû fermer ses portes sur décision de justice.

Une entreprise s’est positionnée pour reprendre cette activité en l’état, mais sur un site correspondant à la législation.

Depuis janvier dernier, elle s’organise pour une nouvelle implantation. Pour Aiacciu et sa région, dont la gestion des déchets en général est une calamité absolue, une majorité après l’autre, voilà enfin quelque chose de positif ! Ce serait trop simple !

En effet, chaque fois qu’un site est avancé par l’entreprise, les mêmes élus de la CAPA, tous bords politiques confondus, qui ont pourtant la responsabilité de donner un exutoire aux déchets verts, font flèche de tout bois pour se mettre en travers du site proposé, alors que, chaque fois, l’administration (police de l’eau et services de l’environnement) certifie qu’il remplit tous les critères pour le respect de l’environnement.

Une fois il est « trop isolé » ce qui perturbe une zone que l’on veut garder naturelle, l’autre fois, alors qu’il emprunte le même accès qu’un exploitant de carrière, on avance que le charroi va abîmer la route (pour une dizaine de chargements de deux à trois tonnes par jour !), une autre fois, alors qu’il est au cœur même d’une carrière en exploitation, on avance qu’il menace l’environnement, etc.

On se demande en vérité s’il faut en rire ou en pleurer !

Durant ces quatre mois d’errance, le Président de la CAPA, Jean Jacques Ferrara, sans doute trop occupé à sa campagne législative, a fait la preuve de son total désintérêt pour la mise en place d’une filière de valorisation des déchets sur son territoire. Il préfère, comme cela a été dénoncé par le Collectif de Vicu, envoyer déchets verts et fermentescibles, comme le reste des déchets de l’agglomération, dans des centres d’enfouissement techniques qui polluent le monde rural. Avec les conséquences que l’on sait ! Depuis quatre mois, aucune réunion de la CAPA n’a été convoquée par son Président pour essayer de dégager une solution.

Mais les Ajacciens savent bien où les mène cette politique de l’autruche. Si les déchets verts ne sont plus collectés, ils seront brûlés à l’air libre, ce qui va provoquer une aggravation importante de la pollution de l’air que nous respirons, avec des conséquences sur la santé publique. Le ras-le-bol des populations riveraines des centres d’enfouissement va conduire à une nouvelle crise des déchets, avec des poubelles qui faute d’être traitées par le tri sélectif, et par le traitement des matières fermentescibles par compostage, ce qui est le meilleur moyen d’en enlever les nuisances les plus dérangeantes, finiront par rester à se décomposer sur les trottoirs de la ville.

Ce jour-là, ces mêmes élus de la CAPA s’en prendront à la Collectivité Territoriale de Corse et à son Exécutif, à l’Office de l’Environnement et à sa Présidente, aux services de l’État et au Préfet. Mais il ne leur restera plus qu’à balayer devant leur porte !

 

ARRITTI.