Xylella

Auropa Eculugia I Verdi dénoncent la scandaleuse attitude de l’État

«L’ampleur de la crise sanitaire tend à nous faire oublier les risques permanents d’altération ou de destruction de notre biodiversité.

La Xylella représente toujours un risque majeur pour notre végétation et pour nos productions agricoles, puisqu’elle peut les toucher – et les détruire – sans qu’aucune réponse n’existe.

 

Depuis 2015, un arrêté du Préfet Mirmand soumettait l’entrée des végétaux hôtes de la bactérie (plus de 200 espèces) à une dérogation. Cet arrêté ultra-minimaliste ne répondait aucunement à nos attentes: il a permis aux revendeurs de végétaux d’importer des centaines de milliers de plants sans aucune garantie d’absence d’infection, puisque la Xylella peut être présente dans un plant sans aucune manifestation visible.

Pire, la Corse n’a jamais pu obtenir l’interdiction d’entrée des végétaux sensibles simultanément à toutes les sous-espèces de la bactérie (laurier-rose, romarin, lavande, immortelle, amandier notamment), alors même que les chercheurs manifestaient la plus vive inquiétude sur les risques de recombinaison pouvant entraîner à terme la destruction d’une partie de notre couvert végétal et de nos productions agricoles (oliviers, amandiers, prunus, chênes, etc.).

 

Ainsi en 2020, 26000 lauriers-roses sont entrés par dérogation, et plus de 4000 oliviers… et pourtant, la profession oléicole, la pépinière territoriale et de vrais pépiniéristes déploient des efforts considérables pour développer une production locale.

Les services de l’État souhaitent aujourd’hui lever ce minimum de contrôle qui assure au moins une traçabilité à défaut d’une protection.

 

EELV / I Verdi s’inquiète vivement des conséquences potentielles et demande au contraire un renforcement du contrôle et l’interdiction formelle d’entrée des végétaux les plus à risques.

EELV / I Verdi s’interroge sur l’application de l’amendement voté par l’Assemblée nationale le 24 janvier 2019 à la demande des députés corses stipulant que la liste des espèces végétales et animales interdites en Corse serait désormais fixée par le Président du Conseil exécutif de Corse: pourquoi est-ce toujours le Préfet qui prend les décisions??

EELV / I Verdi soutient la démarche de  l’Exécutif de Corse exprimée par les présidents de l’ODARC et de l’OEC, et leur demande d’assumer  la compétence qui leur a été transférée pour veiller à la protection réelle de notre île.

EELV / I Verdi demande aussi à tous les Corses, en cette période de plantation, de favoriser les pépiniéristes qui s’efforcent de relancer la production locale de plants: c’est aussi notre responsabilité collective de soutenir leur démarche.» •

6 novembre 2020, Auropa Eculugìa I Verdi.