Non au projet GCO à Strasbourg

D’abord on détruit, après on discute : la nouvelle politique du gouvernement !

Des eurodéputés et une députée à l’assemblée nationale gazés sans sommation, une vieille dame de 89 ans molestée dans son fauteuil roulant, un maire qui brûle son écharpe, des arbres centenaires abattus, des centaines d’hectares de très bonne terre agricole anéantis, une biodiversité détruite, un paysage saccagé (à quelques centaines de mètres du château de Kolbsheim), des bulldozers et des tronçonneuses en action sous la protection de 500 gardes mobiles alors que des décisions de justice sont en cours, un ministre de l’écologie fraîchement nommé qui manque déjà de courage politique, tout ça pour un projet de contournement vieux de 40 ans donc dépassé et qui n’aura pas l’utilité escomptée… le projet dit GCO (grand contournement ouest), autoroute pour soi-disant désengorger Strasbourg était le premier test de « sincérité écologiste » pour François de Rugy… il échoue lamentablement et jette déjà le discrédit sur ce que pourra être son mandat.

«Comment est-ce possible dans un État de droit ? Je suis députée de La République en marche, je questionne mon gouvernement, je n’ai plus confiance dans mon préfet, s’est exprimée la députée République en Marche de la circonscription, Martine Wonner, j’ai demandé un moratoire de quelques jours, puisque le vendredi 14, le tribunal administratif de Strasbourg est susceptible de prendre deux référés suspensifs. Le préfet s’est engagé à faire remonter la demande au plus haut niveau… Gérard Collomb, que j’ai eu au téléphone, m’a dit qu’il lui avait été dit que tous les recours étaient purgés. Il aurait été mal informé. Les gendarmes encadrent une opération pour laquelle tous les recours qui ont été déposés — il y en a huit, dont trois sous forme de référés suspension — n’ont pas été purgés ».

 

L’eurodéputée écologiste Karima Delli a été sérieusement secouée le 10 septembre au moment de l’évacuation de la ZAD, « sonnée » durant près de trois quart d’heure après avoir été gazée à bout portant. Quelques jours après, c’était l’eurodéputé José Bové, la députée Martine Wonner et le maire Dany Karcher, qui étaient de nouveau aspergés de gaz au poivre très virulent, ainsi qu’une dame de 89 ans, alors qu’ils étaient en train de parlementer avec les forces de l’ordre.

« C’est un projet de 40 ans, donc c’est une vision d’il y a 40 ans. Or la circulation a changé et c’est un projet qui va augmenter en fait le nombre de camions, a dénoncé José Bové. Ça ne va rien désengorger du tout… tous les rapports disent que cette nouvelle autoroute ne va pas améliorer le mauvais air qu’on respire à Strasbourg. Du point de vue de la biodiversité, on voit bien ce qu’il en est avec ces arbres et cette biodiversité détruits. Du point de vue agricole, ce sont 350 hectares parmi les meilleurs que l’on va sacrifier, et le paradoxe c’est que ce passage en force se déroule trois jours après les grandes marches en France et dans le monde pour lutter contre le réchauffement climatique »

 

Ce vendredi 14 septembre, le permis d’aménagement du viaduc de Kolbsheim a été suspendu par le Tribunal administratif, et l’État condamné à verser 2000 euros à Alsace Nature, l’association qui mène la fronde contre le GCO. Ouf ! une première bataille de remportée pour les opposants au projet. Deux autres référés seront rendus le 19 septembre. Ce premier passage en force de l’État a échoué grâce à la mobilisation citoyenne. À suivre.

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