Maire de Langouët près de Rennes, Daniel Cueff sera un des invités de l’Université d’été de Régions et Peuples Solidaires. Il interviendra pour présenter un bilan reconnu : sa commune bretonne de 600 habitants est très souvent présentée comme la « commune la plus écolo de France ».
Un des thèmes retenus, en cette dernière Université d’été avant les municipales, est celui de la lutte contre la précarité et pour la transition écologique à travers l’action de proximité que l’on peut mener, qu’elle soit municipale ou régionale.
Parmi les intervenants, Daniel Cueff est en train de livrer un combat contre les pesticides au coeur d’une région agricole encore très marquée par l’agriculture conventionnelle telle que la défend la FNSEA.
Avec l’arrêté municipal qu’il a pris interdisant tout épandage de pesticide à moins de 150 mètres d’une parcelle bâtie au nom de la protection sanitaire de ses administrés, en lieu et place d’un Ministre de l’Agriculture qui cède au poids des lobbys et refuse de le faire, il a provoqué un écho médiatique considérable et provoqué un casse-tête juridique pour la Préfète du département.
Car un maire est un élu qui peut agir contre la volonté préfectorale sur le territoire de sa commune, au nom de sa compétence de protection de la population.
Cet arrêté, la Préfète d’Ille et Vilaine lui a demandé de le retirer. Il refuse de le faire, et tant qu’il n’y a pas une décision de justice le déclarant illégal, son arrêté reste opérant.
Mais aller devant un tribunal pour demander le rétablissement de l’épandage des pesticides est devenu pas si facile par les temps qui courent, pour une préfète, et même pour un syndicat agricole productiviste. Si bien que les choses restent pour l’instant en l’état, tandis que les soutiens affluent, via internet, pour approuver la décision du maire qui démontre ainsi que l’action doit être menée à la base, et avec le soutien de la population et de l’opinion.
La réputation de «maire écolo» de Daniel Cueff ne date pas de cette récente action d’éclat. Elle est le bilan de plusieurs mandats durant lesquels il a multiplié les initiatives de terrain, en associant la population et les acteurs concernés. Ainsi la cantine de l’école de Langouët a été une des toutes premières de France à être «100% bio», la commune produit davantage d’électricité par des panneaux solaires qu’elle n’en consomme, son parc de logements a été réhabilité, est chauffé par un réseau de chaleur au bois et par l’énergie solaire.
Progressivement, la commune a changé de paradigme. Après de nombreuses années passées à chercher à diminuer son impact sur l’environnement, elle est passée à une politique « éco-bénéficiante » par laquelle chaque décision tend à aboutir à un bilan environnemental positif. Elle a ainsi recours à la permaculture sur des terres agricoles achetées et valorisées sous son égide, dans le but d’atteindre l’autonomie alimentaire de la commune, avec le concours financier d’un emprunt auprès des habitants pour compenser la frilosité des banques. Elle fait intervenir des architectes spécialisés pour concevoir un habitat « triple zéro», zéro déchet, zéro énergie et zéro carbone, entièrement recyclable, etc. Daniel Cueff interviendra avec plusieurs autres dans le cadre de l’Université d’été de Régions et Peuples Solidaires dimanche 25 août au matin, dans le cadre d’Université d’Eté, au Palais des Congrès. Une date à retenir, surtout pour ceux qui veulent développer un projet autonomiste et écologique lors des prochaines élections municipales.
F.A.