U Rè di u Carnavale ?

François Filoni di a CAPA

Arritti dénonçait la semaine dernière « a Carnavalata di a CAPA » incapable de proposer un site pour le compostage des déchets verts après la fermeture du site de Baleone. L’article nous a attiré une réponse « au vitriol » de François Filoni, élu ajaccien, délégué à l’environnement de la CAPA.

François Filoni s’insurge que l’on incrimine la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien pour l’absence de proposition d’un site de remplacement pour implanter une unité de fabrication de compost qui, rappelons-le, comme nous le faisions dans notre article, est l’activité la plus banale qui soit, mettant en œuvre un processus bien connu qui est celui de la formation de l’humus dans les forêts.
Il « argumente » avec force références au Code Général des Collectivités Locales que le « Syvadec est seul compétent pour le traitement des déchets verts » et que la CAPA n’a donc aucune responsabilité dans l’absence d’un site pour effectuer le broyage et le compostage des déchets verts produits sur son territoire.
Face à la logique péremptoire de son propos, qui peut laisser abasourdi, il vient quand même à l’esprit une question simple à poser à Monsieur Filoni : de quel territoire dispose le Syvadec pour proposer un tel site ?
Le Syvadec n’est qu’un simple opérateur, il ne dispose d’aucun « territoire » pour implanter ses activités ! Seules les collectivités territoriales gèrent des territoires, et quand on exerce la responsabilité de la principale collectivité territoriale de Corse pour la production de déchets à traiter et à enfouir, comment justifier de rester inerte et refuser de dégager un terrain apte à recevoir une telle activité ?
Rappelons qu’un tel site génère très peu d’impact, comme en atteste la procédure de simple déclaration prévue par l’administration préfectorale, et comme je peux en témoigner en tant que maire d’une commune qui gère depuis 10 ans le compostage de ses déchets verts et organiques.
La fermeture du site de Baleone était prévisible depuis des mois et même des années. Elle a été annoncée de façon définitive en octobre, et elle est désormais, depuis février, effective. Qu’a fait la CAPA durant tous ces mois pour anticiper le problème ? Monsieur Filoni ignore-t-il que l’absence de débouchés aux déchets verts va aussi se traduire par une recrudescence des pratiques d’écobuage dont la pollution est une atteinte à la santé des Ajacciens ?
Renvoyer la responsabilité de cette carence manifeste de la gouvernance des déchets de la région ajaccienne au Syvadec est un tour de passe-passe pitoyable. Elle vise à induire en erreur un Président de la CAPA qui n’a pas encore pris suffisamment conscience de sa responsabilité dans ce dossier, mais qui est encore à temps de le faire, car je conviens volontiers qu’il n’est pas porté de mauvaise volonté. A condition de ne pas écouter certains « mauvais génies » toujours empressés, et ça ne date pas d’hier !, à enfourcher la polémique.
La question du débouché des déchets verts est une question sérieuse qui nécessite que la CAPA prenne ses responsabilités dans la recherche d’un site d’accueil pour l’activité de compostage. Car, n’en déplaise à Monsieur Filoni, le constat est simple : jusqu’à présent, sur le territoire de la CAPA, on gérait valablement les déchets verts, et désormais, alors qu’il est « délégué à l’environnement », ce n’est plus le cas. Il va falloir faire autre chose que brandir à tort et à travers les articles du Code Général des Collectivités Locales, ou bien lancer des invectives à mon égard, pour expliquer aux Ajacciens qu’il s’agit là d’un bilan positif !

François ALFONSI