Traité international sur la pollution plastique de l’ONU

L’avenir de l’humanité face au plastique en négociation

En 2022, 175 pays se sont mis d’accord pour négocier et mettre en place, d’ici 2025, un traité contraignant et ambitieux pour lutter contre la pollution plastique. Avec des divergences fortes, notamment entre pays en développement et pays développés, les négociations s’annoncent rudes.

 

C’est l’un des tournants historiques de notre siècle, et pourtant : personne n’en parle. Ce 17 novembre, à Nairobi, (Kenya) s’est achevé le troisième volet des négociations sur le traité mondial sur le plastique, menées depuis 2022 et dont la ratification devrait avoir lieu en 2025. Conduites par les Nations Unies par le biais de la 5e Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement (ANUE-5), ce ne sont pas moins de 193 États qui sont réunis autour de la table pour discuter de l’avenir de la pollution plastique.

L’un des objectifs du traité est d’imposer aux futurs États ratifiant le traité une norme pour passer à des produits recyclables systématiquement, et donc de proscrire définitivement le plastique à usage unique récemment interdit dans l’Union européenne.

En chiffres : ce sont 430 millions de tonnes de déchets qui sont générés chaque année et qui polluent l’ensemble des milieux. La méditerranée est une zone où la pollution plastique est particulièrement visible, tant sur terre qu’en mer.

Les deux tiers de cette quantité sont jetés, sans passer par aucun processus de valorisation ou de recyclage. Si aucune mesure n’est prise, cette quantité devrait doubler au cours des vingt prochaines années.

Un autre chiffre inquiétant est celui de l’impact de la pollution plastique sur les écosystèmes, le climat, l’économie et la santé. Un coût invisible, mais cependant calculable : entre 300 et 600 milliards de dollars par an.

 

Une avancée timide pour des enjeux cruciaux

Les pourparlers achevés à Nairobi sont cependant bien en dessous de ce qui était espéré à cette étape du processus. Les opposants principaux : la Chine et les États-Unis, principaux pays dont l’économie, notamment industrielle, sera impactée par des normes contraignantes sur la pollution plastique. Également, les pays pétroliers s’impliquent fortement pour faire peser leurs intérêts dans la question de la production de plastique, au vu des forts intérêts en jeu les concernant. La prochaine COP 28, à Dubaï, est une démonstration de plus de l’influence forte qu’ont ces nouveaux acteurs dans la pollution mondiale.

À quelques semaines de cette COP 28 à Dubaï, les négociations sont encore largement insuffisantes pour d’ores et déjà avoir un poids. Prochaine étape : les négociations au Canada en avril 2024, puis enfin la Corée du Sud fin 2024. •

Léa Ferrandi.