Tavignanu Vivu

Les travaux ont commencé

On apprenait il y a quelques jours que les travaux ont commencé sur le site du chantier de Oriente Environnement d’un futur centre d’enfouissement de déchets à Giuncaghju. Le Collectif Tavignanu Vivu appelait immédiatement à un rassemblement de protestation.

 

 

Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées au pied levé ce samedi 28 mai à Aleria pour protester une fois de plus contre ce projet de centre d’enfouissement de déchets ménagers et de déchets amiantifères, porté par la société Oriente Environnement à Giuncaghju.

Parmi les présents, de nombreux élus, dont Jean-Félix Aquaviva, député de la seconde circonscription de Haute-Corse et Paulu Santu Parigi, sénateur de Haute-Corse, mais aussi le président de la fondation de Corse Umani, Jean François Bernardini, le porte-parole du Collectif de lutte contre la mafia « A maffia nò, a vita iè », Léo Battesti, de nombreuses associations de défense de l’environnement, comme U Levante, ou encore le Collectif Zeru Frazu qui lutte pour la mise en place généralisée du tri sélectif et en finir avec les logiques d’incinération ou d’enfouissement.

Présents enfin bien sûr les responsables du collectif Tavignanu Vivu constitué en 2016, et qui depuis lutte pour que les autorités renoncent à ce projet aberrant et dangereux.

 

Rappelons qu’il s’agit d’enfouir sur les bords du fleuve Tavignanu, second fleuve de Corse, qui irrigue une grande partie de la Plaine orientale et de ses exploitations agricoles, notamment viticoles ou de vergers, quelques 70.000 tonnes annuelles de déchets ménagers et 102.000 tonnes de déchets amiantifères par an ! Soit, en 30 ans d’exploitation, 5,160 M tonnes de déchets enfouis sur le site. Et ce, alors que non seulement l’eau est un bien précieux qu’il faut préserver de toute pollution, mais que le terrain qui doit accueillir ce site est particulièrement instable, a connu des éboulements, lors de chantiers routiers et que toutes les terres en aval sont vouées à l’agriculture de qualité (AOP, IGP) qui demeure une priorité du Padduc avec l’objectif d’autonomie alimentaire affiché à l’horizon 2040. Le site est d’ailleurs implanté sur un Espace stratégique agricole du Padduc et également classé Natura 2000. Voilà que l’on va sacrifier ces terres, ce fleuve, et des objectifs stratégiques pour la Collectivité de Corse, au mépris de tout argument de prudence, pour un intérêt industriel, par incapacité à faire émerger dans l’île des solutions durables en matière de traitement des déchets.

 

Rappelons encore que l’enquête publique a rendu un avis défavorable, de même que le Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst) et que les services de l’État de la Direction de l’environnement (Dreal). Le préfet de Haute-Corse avait émis un arrêté d’interdiction en 2016, malheureusement remis en cause par le Tribunal administratif en 2020. Contre toute attente, le préfet suivant a depuis autorisé le projet tandis que la Collectivité de Corse, et de très nombreuses communes, dont la ville de Bastia, apportent leur soutien au Collectif. De même que l’ensemble des partis nationalistes et de très nombreuses personnalités, tels les eurodéputés François Alfonsi ou Marie Toussaint, à l’initiative de la Déclaration des droits du Tavignanu.

Malgré cela, le projet se poursuit et les travaux ont démarré.

Arritti lance un appel à ses lecteurs, signez les Droits du fleuve Tavignanu et plus que jamais restez mobilisés. •

ARRITTI.

 

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