Edmond Simeoni a été un farouche opposant à l’incinération des déchets. Médecin, il en savait les risques sanitaires. Militant nationaliste, il en savait les impacts sur l’environnement. Il fut parmi les militants nationalistes les plus en vue aux côtés des associations de défense de l’environnement pour créer et porter jusqu’à la victoire bien des combats écologistes, comme le Collectif « Non à l’incinérateur ». Une seule solution viable économiquement, et sanitairement acceptable pour lui comme méthode de traitement des déchets : le tri à la source. En 2018, il en vantait encore les mérites sur les réseaux sociaux pour insuffler sa méthode. « Que les responsables (État, Syvadec, CdC) s’enferment deux jours avec les responsables des centres d’enfouissement – dans une composition équitable » disait-il. « Cette initiative, claire, ferme, responsable doit permettre de chercher et trouver, très vite, des solutions d’attente, intermédiaires ; la confiance, fragile mais rétablie, elles-mêmes nous autoriseront alors à élargir le débat aux autres élus, à la population, aux associations (écologistes bien entendu et autres), aux forces représentatives de la société civile et de la diaspora, etc. Les termes du débat sont connus, les solutions avérées. En deux mois maximum, on doit avoir, par le dialogue, argumenté et sans heurt, la feuille de route, consensuelle, de la résolution du problème. »
Avant tout, la concertation et l’entente entre tous les acteurs pour porter au bout les solutions, une constante chez lui
«Il y a une notion universelle incontestée : le tri, à la source, reste la méthode validée. Nous avions compris ces problèmes de pollution et dès 1973, avec les boues rouges, puis ensuite avec la lutte contre le Vaziu, la demande de remplacement du fuel lourd par du fuel léger, le rejet par les Corses de l’incinérateur, le traitement de la question des déchets n’ont jamais cessé de nous interpeller et de nous mobiliser dans le silence de la classe politique insulaire.
Il y a un certain nombre de personnes non informées, d’ingénus, mais aussi de mauvaise foi qui ont la mémoire courte de ces combats dont ils ont été absents depuis des décennies, ânonnent avec un ensemble touchant que l’Incinérateur serait le moyen radical de nous débarrasser des déchets.
Les particules libérées par la combustion sont cancérigènes ; mais surtout, cette méthode invalide totalement et définitivement le tri, car brûlés, les déchets, malgré les améliorations techniques, produisent des particules dangereuses. Le simplisme, la démagogie ou l’ignorance nourrissent les tenants de ce choix qui conduit au désastre.
« Mon avis sur l’incinérateur et ma défense pour l’environnement de la Corse, – certains étaient encore, soit dans leurs maillots, soit dans la démission – déclenchent une avalanche de critiques, souhaitable en démocratie, à condition que la pertinence, la vérité, l’esprit de dialogue soient partagés. Alors restent l’insulte, la corruption, les mensonges, sans aucune consistance ni preuves réelles.
Penser que l’opposition à l’incinérateur est irréfléchie quand on a fait, comme nous, des enquêtes aux État-Unis – auprès des spécialistes italiens, américains, italiens alsaciens…, à Monaco, dans les pays nordiques. L’incinérateur est dangereux et tue, dans l’œuf, le tri qui est la seule solution. C’est la simple vérité, dérangeante, pour des esprits faibles, mal intentionnés ou mal informés. Elle est incontournable et cette option sera poursuivie.
“Les chiens aboient, la caravane passe” proverbe arabe. » •