Domaine de Murtoli

Paul Canarelli mis en examen

Conférence de presse d'U Levante dénonçant les projets illégaux au domaine de Murtoli.
« Pointé du doigt depuis 18 ans par les associations de défense de l’environnement, Paul Canarelli, propriétaire du domaine corse de Murtoli, lieu de villégiature prisé des célébrités, a été mis en examen vendredi pour fraude à l’urbanisme » annonce le 6 avril une dépêche de l’Agence France Presse. Des années en effet que les associations de défense de l’environnement au premier rang desquelles l’associu U Levante y dénonce les illégalités flagrantes dans le domaine de l’urbanisme ou des atteintes à la préservation de la biodiversité. Ce domaine de non-droits où se pavanent les people est une entâche démocratique et un renoncement à l’application des règles d’urbanisme. Si ça se fait à Murtoli en effet pourquoi pas ailleurs ? Souvent épinglé sous le feu de l’action des défenseurs de l’environnement, rarement vraiment inquiété, voilà qu’enfin la justice s’en mêle… Era ora !

 

 

« Malgré de multiples procédures judiciaires effectuées depuis 2005, le ou les dirigeants du Domaine de Murtoli continuent à faire les travaux de rénovation, construction, aménagement en l’absence totale de demande d’autorisation d’urbanisme » selon des documents consultés par l’AFP.

« Niché dans le maquis surplombant les eaux turquoises du golfe de Roccapina, entre Sartène et Bonifacio, ce lieu de villégiature cinq étoiles parsemé de bergeries de luxe, de trois restaurants et d’un golf est prisé des milliardaires et personnalités comme l’acteur américain Leonardo Di Caprio ou l’ex-Président français Nicolas Sarkozy.

Paul Canarelli a été mis en examen en son nom propre et en qualité de représentant légal des sociétés « Domaine de Murtoli » et « Cala Barbaria ». Il est soupçonné d’avoir effectué des travaux sans permis de construire ou autorisation préalable et en infraction avec le plan local d’urbanisme, d’avoir exécuté des travaux ayant modifié sans autorisation un monument naturel ou un site classé et d’avoir aménagé un golf sans permis préalable, ont indiqué des sources proches du dossier. Ce qu’a confirmé à l’AFP le parquet d’Ajaccio » nous apprend cette dépêche qui indique que l’ex-compagne de Paul Canarelli et exploitante agricole du domaine, Valérie Guilbert, ainsi que l’architecte du domaine, Stéphane Lucchini ont également été mis en examen pour les mêmes chefs d’inculpation. Tous s’abritent derrière leur « modèle de développement durable », comme si le tourisme n’était pas possible dans le respect des règles démocratiques et de l’environnement !

« L’enquête s’est intéressée aussi à la construction de trois bâtiments agricoles pour laquelle les propriétaires du domaine ont touché une aide de 400.000 euros de l’Office du développement agricole et rural de la Corse (Odarc). » « Le bâtiment A qui devait être un bâtiment agricole, n’a jamais été construit et en lieu et place, ce sont des chambres et suites de luxe qui ont été construites », relèvent les enquêteurs qui estiment qu’« une bonne partie » de la subvention « a été obtenue frauduleusement ».

Ces mises en examen font suite aux plaintes déposées par U Levante, ABCDE et France Nature Environnement « pour des constructions réalisées en l’absence d’autorisation d’urbanisme, dans des zones inconstructibles, en espace remarquable de la loi Littoral ou en site classé entre 1996 et 2019. U Levante s’étant constituée partie civile, une information judiciaire avait été ouverte début 2021 » qu’avait commenté Arritti en son temps.

L’AFP rappelle aussi que « le domaine avait été condamné en 2016 par la cour d’appel de Bastia pour notamment “destruction d’espèces animales et végétales protégées”. En 2019, la cour d’appel de Paris avait condamné Paul Canarelli à 12 mois d’emprisonnement avec sursis pour violation de domicile et vol concernant la maison fortifiée d’une riche artiste, Mme de Carbuccia. »

On attend donc la suite judiciaire de tout ça… •

F.G.