Ghjustizia

Paul Watson enfin libre !

La justice danoise a libéré Paul Watson. Il ne sera donc pas extradé vers le Japon d’où il risquait de ne plus revenir tant la haine contre lui y est forte et les conditions de détention en prison très pénibles. Le fondateur de l’ONG Sea Shepherd a été blanchi des accusations portées contre lui. Reste qu’il aura quand même été emprisonné injustement au Groenland durant près de cinq mois, et qu’il aura fallu une mobilisation au niveau mondial pour faire reconnaître son innocence.

 

 

Paul Watson est poursuivi par la justice japonaise pour « obstruction forcée au commerce » (alors que le Japon ne respecte pas les conventions internationales d’interdiction de pêche à la baleine), « atteinte à l’intégrité physique » (alors que le marin qu’on l’accuse d’avoir blessé lors d’une opération l’a été par lui-même), « d’intrusion dans un navire et de vandalisme » (alors que c’est un bateau de Sea Shepherd qui a été gravement endommagé, un trimaran harponné par le baleinier). Heureusement, lors des faits qui sont reprochés, remontant à 2010, une équipe de journalistes américains de la chaîne Discovery Channel, pour tourner la série Whale Wars (Justiciers des mers) étaient présentes et les images filmées démontrent bien que le marin qui a reçu du gaz toxique au visage projetait lui-même ce gaz poivre vers les militants de Sea Shepherd quand le vent le lui a renvoyé en pleine face.

Paul Watson n’était pas à bord du navire ce jour-là, il est quand même poursuivi en tant que responsable de l’association et risque 15 ans d’emprisonnement au Japon.

 

Paul Watson n’est pas un tendre, c’est un militant activiste de l’écologie, déterminé à empêcher la chasse à la baleine jusqu’au sabotage. Pour cela, avec les navires Sea Shepherd, il approche les baleiniers et les harcèle jusqu’à ce qu’ils détournent leur trajectoire, pour les empêcher de harponner les baleines. Il jette des filets dans les hélices, projette des boules puantes et de la peinture rouge, avertit les cétacés par des alarmes musicales. « J’ai vite compris que manifester pacifiquement ne servirait jamais à rien » a toujours dit Paul Watson pour justifier ses actions. Sa légitimité, il la puise dans les conventions internationales qui rendent illégale la pêche à la baleine (moratoire 1986).

Pourtant, trois pays pratiquent encore cette chasse, le Japon, la Norvège et l’Islande. Autant dire que Paul Watson et ses amis ne comptent pas arrêter leurs actions. Il revendique avoir sauvé plus de 6000 baleines depuis le début des opérations de sauvetage en 1977.

Chaque année on estime que 1000 baleines bleues sont tuées à des fins commerciales alors qu’il en reste entre 10.000 et 25.000 dans le monde (cf. World Population Review).

Le militant de la cause des baleines est rentré en France où il réside avec sa femme et ses deux enfants. Ils vont pouvoir fêter Noël en famille. •