« La Corse a deux pôles qui totalisent 75 % des déchets produits dans l’île. Sans dialogue avec Bastia (CAB) et Aiacciu (CAPA) : échec garanti ! » disait Edmond Simeoni sur les réseaux sociaux le 18 avril 2017… En juillet 2018, il se réjouissait des accords intervenus par le biais d’une contractualisation entre la Collectivité de Corse, l’État, le Syvadec et les Intercommunalités. Mais en novembre 2018, Arritti publiait ce texte qui laisse transparaître son agacement face aux blocages. N’est-il pas indispensable de remettre tous les acteurs autour d’une table pour faire le point de la situation ? Les propositions faites par Edmond Simeoni il y a un peu plus de deux ans et demi gardent toute leur acuité aujourd’hui.
«Les déchets sont un avatar des Pays développés ; leur production exponentielle, témoigne d’une consommation débridée – mais inéquitablement répartie – et d’une carence d’organisation que l’on trouve dans trop de Pays. Encore que des régions proches comme celle de Capannori en Italie ont résolu le problème par un tri à la source qui culmine à 78 % ! En Corse, manifestement, on s’enferme dans un échec programmé ; la révolte, légitime, des victimes des quatre centres d’enfouissement était inévitable mais volontairement tardive pour laisser le temps de trouver une solution raisonnable. En vain.
Le débat fleurit, s’égare, rebondit et même, découvre le problème alors que les écologistes depuis des années, avec l’aide de consultants reconnus et avec notre soutien, ont démontré pourquoi le tri à la source était la solution de fond. Ce qui n’empêche pas des responsables superficiels ou des gens ignorants, de préconiser la création d’incinérateurs que la Corse, grâce à ses luttes, a définitivement rejetés. Je leur conseille de lire sur Internet : « Plus de 45.000 personnes meurent chaque année, en France, à cause de la pollution et les particules fines, cancérogènes (nées largement des incinérateurs) y jouent un rôle important ; sans parler des bronchites, etc. ».
Ces chiffres alarmants se retrouvent dans le monde.
Plus le temps passe, plus le conflit pourrit et s’enkyste ; « e fune longhe diventanu sarpi – les longues ficelles deviennent des serpents » ; le recours à la force serait malvenu, car il peut déclencher l’affrontement et l’imprévisible.
Avec des gens sensés, nous exigeons une recherche de solution rapide, par exemple, en proscrivant les radicalisations ou le statu quo : que les responsables (État, Syvadec, CdC) s’enferment deux jours avec les responsables des centres d’enfouissement – dans une composition équitable – ; il faut une obligation de premier résultat, assise sur un inventaire dont :
– l’analyse de la situation actuelle, son évolution prévisible et datée,
– les responsabilités des différents protagonistes,
– les orientations crédibles, les solutions possibles,
– les engagements respectifs avec un calendrier.
Cette réunion restreinte n’a pas vocation à décider ; elle doit analyser et proposer.
Cette initiative, claire, ferme, responsable doit permettre de chercher et trouver, très vite, des solutions d’attente, intermédiaires ; la confiance, fragile mais rétablie, elles-mêmes nous autoriseront alors à élargir le débat aux autres élus, à la population, aux associations (écologistes bien entendu et autres), aux forces représentatives de la société civile et de la diaspora etc. Les termes du débat sont connus, les solutions avérées.
En deux mois maximum, on doit avoir, par le dialogue, argumenté et sans heurt, la feuille de route, consensuelle, de la résolution du problème.
Je vais demander aux responsables, aux Corses et à toutes les forces vives de souscrire à cette proposition, de l’amender et s’ils la refusent, de dire, de manière claire, la solution qu’ils proposent.
La Corse n’a pas le droit d’échouer sauf à décourager toutes les bonnes volontés et à perdre définitivement toute crédibilité.
Mais alors, inévitablement, la situation dégénèrerait. Impensable. » •