Déchets

« Syvadec et préfet hors la loi ! »

Ecologìa Sulidaria n’en démord pas et continue à s’offusquer du retour en arrière qui s’opère sur la question du traitement des déchets. Pour le mouvement écologique de gauche, Syvadec et Préfet sont hors la loi !

 

 

Dès leur arrivée aux responsabilités, les nationalistes avaient rejeté définitivement l’incinération et loué le tri à la source dans « une gestion de nos déchets respectueuse de la santé et de l’environnement » rappelle Ecologìa Sulidaria.

Le 18 mai dernier, il était pourtant contraint d’adresser un courrier à tous les élus de l’Assemblée de Corse pour « exprimer son incompréhension totale face à ce qui apparaît comme le déni du combat des nationalistes depuis plus de 15 ans ». Un « rapport d’étape » sur le Plan déchets en effet, remettait à l’ordre du jour la question de l’incinération, habillé des mots : « centre de sur-tri mécano-biologique et fabrication de combustibles solides de récupération », le tout pour un montant de 68 M€, auxquels s’ajouteront la fabrication de chaudières évaluée à 118 M€ ! Heureusement, le rapport avait été reporté et le président du Conseil exécutif a reçu Ecologìa Sulidaria le 12 juin dernier.

 

Cela n’était pas du goût de l’État dont le préfet a approuvé le projet de Monte (rappelons-le, non encore validé par l’Assemblée de Corse !), faisant fi par ailleurs de la loi et des directives de l’Europe sur la question de l’incinération et des obligations de tri des biodéchets. Le préfet a ainsi annoncé le financement à 80 % de cette usine de TMB avec fabrication de CSR, ouvrant la possibilité au Syvadec de signer les marchés ! Marchés au demeurant juteux et particulièrement exposés à la dérive mafieuse…

Cela a provoqué un courrier de mise au point du président du Conseil exécutif au président du Syvadec, pour rappeler les conditions de la CdC à ce projet, à savoir : réaffirmation du principe de gestion publique des déchets, visibilité d’ensemble sur le coût de la gestion des déchets en Corse et la trajectoire budgétaire des années à venir, optimisation des collectes et généralisation du tri à la source, incitation à la baisse des tonnages de déchets ménagers assimilés des EPCI, ouverture d’un centre de stockage sous maîtrise publique, création d’un comité de suivi et de pilotage du centre de Monte.

Pour Ecologìa Sulidaria, l’Exécutif relativise la dangerosité et la contradiction que représente ce centre de TMB et de fabrication de CSR qu’il s’agit bien de brûler !

De son côté, le Syvadec a répondu prétextant de sa bonne foi du fait de l’aval de l’Office de l’environnement…

 

Les CSR contiennent clairement du plastique et autres résidus forcément polluants et néfastes au brûlage.

 

Les messages sont confus. Aussi, dans un communiqué ce 1er juillet, Ecologìa Sulidaria dénonce la politique du fait accompli de la part de l’État, accusé de ne pas respecter la loi, et encore moins les demandes de la Collectivité de Corse qui reste, de son côté aussi, assez contradictoire par rapport à ses déclarations, tandis que les intercommunalités tout comme le Syvadec continuent à ne pas suivre les demandes de l’Assemblée de Corse sur la priorité absolue du tri à la source !

Le rapport d’étape de l’Exécutif a beau réaffirmer l’attachement « à la gestion publique des déchets », au « tri poussé à la source », ces objectifs sont totalement « incompatibles avec le tri mécano biologique (TMB) qui va centraliser et trier des ordures brutes (sacs noirs) à notre place, avec une efficacité bien inférieure au tri en amont et en décourageant le geste de tri » dénonçait encore Ecologìa Sulidaria dans son courrier aux élus en mai dernier. Et rien n’est venu rassurer de ce point de vue. Au contraire, on l’a dit, pendant que le Conseil exécutif peaufine son plan, le préfet met la pression pour faire accélérer la réalisation d’un projet qui n’a pas été validé par les élus, au mépris de toute règle démocratique, permettant au Syvadec, de lancer les marchés !

Lire ici le communiqué du 1er juillet dont Arritti ne peut que partager la très grande inquiétude. •

Fabiana Giovannini.