Gabriel Xavier Culioli a donc été relaxé. La justice n’a pas reconnu que ces propos humiliants et offensants étaient des injures au sens légal du terme. Surprenant.
U Levante à fait appel, car il ne fait pas bon être un militant écologiste de nos jours. Salis, menacés, dénigrés, défendre l’environnement c’est beaucoup de sacrifices et une mise à l’index permanente, tandis que les promoteurs irrespectueux des lois ont eux les faveurs des people, des élus, des médias.
Le rapporteur spécial des Nations Unies sur les défenseurs de l’environnement, Michel Forst, rendait un rapport sur le sujet en février dernier, dénonçant la répression dont sont victimes ces militants.
« Les autorités publiques semblent considérer toute perturbation comme une forme de violence ou de menace pour la sécurité publique et, sur cette base, restreignent indûment l’exercice du droit de réunion pacifique ou interdisent totalement certaines formes de manifestations » énonce notamment le rapport qui dénonce aussi les « termes désobligeants et diffamatoires pour décrire les défenseurs de l’environnement et leurs actions ». Le rapport incriminait ainsi les médias, mais les réseaux sociaux, en ce domaine précis comme en bien d’autres, font bien des ravages, non ?…
« Au lieu de criminaliser les défenseurs de l’environnement, les gouvernements devraient s’attaquer aux causes profondes de leur mobilisation » interpelle encore le rapport.
Pour Michel Forst, « la répression que subissent actuellement en Europe les militants environnementaux qui ont recours à des actions pacifiques de désobéissance civile constitue une menace majeure pour la démocratie et les droits humains ».
Le rapport relève que dans plusieurs pays européens, les militants écologistes sont harcelés, ainsi que les journalistes qui traitent de leurs actions. Brutalités policières, abus de pouvoir, poursuites judiciaires… le rapport dénonce la criminalisation dont ils sont victimes, faisant notamment référence à la répression disproportionnée contre les manifestants aux projets de méga bassines en mai dernier en France. « Nous sommes sur une pente très glissante quand on commence à criminaliser certains mouvements de contestations écologistes » déclarait à la suite de cette répression François Gemenne, coauteur du rapport du GIEC. Pente effectivement très glissante. Et tous ces constats et commentaires devraient interpeller en Corse aussi. Qui ne voit pas que la spéculation outrancière et l’appât du gain menacent notre île de dérives mafieuses alors qu’on ne trouve que les associations de défense de l’environnement pour faire respecter les règles d’urbanisme ?
Gabriel Xavier Culioli dit « apprécier » par ailleurs l’action de U Levante (sic), il devrait s’interroger sur les conséquences très graves des propos dénigrants qu’il tient.
Pour remédier à cette situation générale qui criminalise les défenseurs de l’environnement, les États doivent « s’attaquer aux causes profondes des mobilisations environnementales » et « prendre des mesures immédiates pour contrer les récits qui présentent les défenseurs de l’environnement et leurs mouvements comme des criminels » dit encore Michel Forst.
Respect de la loi. Respect des personnes. On en est loin. •