40 anni fà, u paesolu di Moltifau era in dolu è ci era mondu per accumpagnà pè u so ùltimu viaghju Antone Capirossi, tenutu caru da tuttu un rughjonu, è mortu nant’à a strada d’Ascu. Èramu d’inguernata, era à u serviziu di quelli chì pìglianu a strada in ssi tempi di neve. Nant’à u so caccianeve fecìa u passa è vene per porghje u so sustegnu à quelli chì n’avìanu u bisognu, agricultori è u so bestiame persu ind’è u freddu, paisani isulati…
Conducteur de travaux à la DDE, Antoine Capirossi tenait à s’occuper lui-même du déneigement de la vallée d’Ascu, sa vallée, dont il était originaire par sa grand-mère. Il était toujours partant pour les missions périlleuses aussi. Déformation professionnelle, puisqu’il avait été durant 15 ans pompiers à Paris et c’est lui le volontaire qui n’hésitait pas à se jeter dans la Seine pour sauver des désespérés qui cherchaient à se suicider ainsi. C’est dire l’homme au grand coeur qu’il était ! Et c’est expliquer aussi les innombrables hommages et l’immense foule qui l’accompagnait à sa dernière demeure, en cette triste journée de février 1979.
Mais sa mort soulevait déjà, il y a 40 ans, bien des maux et colères de notre île. Le sous-développement de l’intérieur, le sous-équipement de services dévoués au public, la divagation animale… C’est sur un chasse-neige vétuste, en effet, après 15 longues heures passées à déneiger les routes de la vallée, que Antoine Capirossi a rencontré un troupeau de vaches au détour d’un virage et, voulant les éviter, a déséquilibré son chasse-neige qui a glissé sur le talus de névé et basculé dans le vide.
« La vétusté des engins, la solitude du conducteur et l’épuisement consécutif à des heures et des heures de conduite sans relève, le drame d’Ascu aurait pu et dû être évité si l’équipement en hommes et en matériel dans une région – qui vit de l’hiver et de la neige – avait été simplement normal », écrivait Arritti le 8 mars 1979, quelques jours après l’accident…
Et le drame, 40 ans plus tard, c’est de se dire que la situation de l’intérieur n’a guère évoluée hélas.
Ch’ellu riposi in pace.