«Un peuple, una nazione, condamnés aux oubliettes de l’Histoire, ont su construire un chemin d’avenir pour ce pays et pour notre communauté.
Aujourd’hui nous lançons officiellement la démarche de Femu qui va nous permettre d’aller plus loin ensemble.
Nous venons d’abord avec l’idée que ces décennies nous les portons toutes et tous en héritage. Alors au moment où nous posons un nouveau jalon, déterminant, pour l’émancipation nationale de notre peuple sur la route de son autodétermination, je voudrais que nous ayons une pensée fidèle, chaleureuse et fraternelle pour ceux qui ont tout donné pour que le champ des possibles reste ouvert et que la construction de la nation, cari fratelli, soit désormais à portée de main !….
Ce que notre peuple attend, c’est l’union de l’ensemble des forces qui vont constituer Femu a Corsica, et ensuite, dans un dialogue fécond, mutuel et partagé, l’union de l’ensemble du mouvement patriotique et national. Il est là le chemin qui va nous mener à la victoire !….
Mais qu’on ne nous fasse pas dire qu’en unissant celles et ceux qui depuis bientôt 10 ans évoluent dans le même espace stratégique, nous tournons le dos à quelque nationaliste que ce soit… Le pas qu’aujourd’hui nous franchissons, nous le franchissons pour que celles et ceux qui depuis une décennie croient en nous, se fédèrent, se rassemblent, se structurent dans un mouvement ou parti nouveau, mais nous le faisons aussi pour que tous les nationalistes, au premier rang desquels nos partenaires de l’actuel majorité territoriale, Corsica Lìbera, gagnent en efficacité, en lisibilité, et que demain ensemble, sur les chemins des mêmes luttes, nous parvenions à retrouver ce qui a été consacré, y compris lors des législatives qui a permis l’élection de trois députés, l’unité du mouvement national !
Le moment est venu aussi d’ouvrir les bras et les cœurs, à celles et ceux qui, sans se revendiquer en tous points du mouvement national, n’en sont pas moins désireux de partager avec nous ce combat. L’enjeu majeur de Femu a Corsica, l’enjeu majeur de cette journée, c’est de se donner les moyens d’agir.
C’est pour cela que nous avons besoin de vous. De tous les militants du PNC, d’Inseme, de Chjama, et, je le répète, de celles et ceux qui n’ont jamais été dans ces organisations.
Au moment où nous parlons, il y a des gens qui sont recherchés, incarcérés, il y a une langue qui n’est toujours pas reconnue, une terre qui régulièrement fait l’objet de toutes les prédations. Il y a des difficultés économiques et sociales de toutes natures, et l’impérieuse nécessité de rester mobilisés. Tout ceci suppose un dialogue avec l’Etat et le gouvernement qui vient d’arriver aux responsabilités à Paris. Le chemin du déni, du refus, qui a consisté ces dernières semaines à n’évoquer la Corse dans aucune allocution politique officielle, sinon de manière vague et controversée dans le discours de politique générale du premier ministre Edouard Philippe, n’est pas le bon.
Notre chemin, c’est celui de la reconnaissance de l’ensemble des droits nationaux du peuple corse. L’exercice des responsabilités n’est qu’un moyen supplémentaire dans la longue liste des outils en faveur du rapport de force que nous nous sommes donnés face à l’Histoire. Oui, grâce à vous, nous sommes aux responsabilités. Mais que l’Etat français sache qu’il ne doit pas attendre de nous une attitude de dialogue tiède, de compromis bancal. La vocation essentielle de Femu a Corsica, c’est de poursuivre résolument, dans la voie du rapport de forces démocratique et politique avec l’Etat français, jusqu’à ce que nous ayons arraché l’ensemble de nos droits nationaux.
Evviva u pòpulu corsu, Evviva a Nazione corsa, Evviva Femu a Corsica, à pòpulu fattu bisogna à marchjà ! »