Ghjuvan’Felice Acquaviva, primu bilanciu

« Arracher les outils nécessaires à notre émancipation »

239 pages bilingues, compte-rendu de l’intense travail accompli en une année, Jean Félix Acquaviva présentait il y a peu son bilan au cours de réunions publiques dans sa circonscription, Balagne, Plaine, Cortenais (d’autres suivront en Casinca notamment et en Castagniccia). Entouré de ses assistants, Yannick Bertolucci, Paulu Santu Parigi et Maria Dumènica Cesari, il a fait toucher du doigt ce que représente le travail d’un député et l’importance de pouvoir regrouper les forces des régions.

Demandes écrites au gouvernement, questions orales, interventions en tribune, travaux en commissions, travail d’amendements, proposition de loi, échanges avec d’autres parlementaires, écoute des autres régions, participation à des événements internationaux, mais aussi présence de terrain avec notamment la poursuite du travail commencé avec la création du Comité de Massif et la mise en place d’un schéma de développement et de protection de la montagne corse, les réunions dans les différentes vallées, les contacts et réunions avec les ministères pour faire comprendre les messages de la Corse et la présence aux différents rendez-vous de la circonscription, Jean Félix Acquaviva n’a pas ménagé ses efforts durant cette première année de mandat. Avec, en point de mire également la réforme constitutionnelle qui a réclamé un intense travail de lobbying.

Tout cet investissement, partagé bien sûr avec ses collègues députés nationalistes, Michel Castellani et Paul André Colombani, mais aussi avec nombre de députés dits régionalistes, comme le breton Paul Molac, ont conduit à la constitution d’un groupe parlementaire. Il ne s’agit pas d’un parti politique, nos députés relèvent de la démarche Pè a Corsica, ni même d’une coordination de parti, nos élus sont rattachés à la Fédération Régions & Peuples Solidaires qui regroupe les partis autonomistes et indépendantistes qui défendent leur identité sur leur territoire en Alsace, Bretagne, Catalogne, Pays Basque, Occitanie, Savoie, ou encore les diasporas, comme les amazighs (berbères). Non, il s’agit, sur un socle de valeurs et de revendications de territoires, de regrouper des forces qui ne se retrouvent pas dans les autres groupes parlementaires.

Le nom même de ce groupe le dit : Libertés et territoires. Territoires pour décentraliser, jusqu’à parler d’une autonomie pleine et entière pour la Corse! Libertés, pour revendiquer plus de démocratie dans l’hémicycle avec des marges de manoeuvre pour chacun, notamment dans la liberté de vote.

Objectif : obtenir plus de moyens pour se faire entendre. Questions orales au gouvernement.

Budget de fonctionnement.

Rayonnement médiatique. Le tour de forces d’avoir réuni ainsi 16 députés sur cette ligne est à saluer. Nos députés étaient déjà très actifs. Ils le seront encore plus ! Ventu in Puppa !

Fabiana Giovannini.

 

13 décembre 2017 Question orale au gouvernement sur le statut de la Corse

Ce vieux peuple de Méditerranée qu’est le peuple corse, composé de Corses d’origine et d’adoption, a parlé de manière claire et largement majoritaire.

C’est un fait politique et historique incontestable. La signification de ce vote ne peut être interprétée de manière élastique.

Les Corses ont dit que la langue corse était le fondement profond de leur identité et qu’il fallait lui redonner une utilité sociale par l’officialisation – ce qui ne signifie nullement qu’elle s’oppose au français.

Les Corses ont dit qu’il fallait mettre un terme à la spéculation immobilière galopante qui est aliénante pour les résidents insulaires.

Les Corses ont dit qu’ils voulaient un statut d’autonomie, avec un pouvoir législatif et réglementaire direct dans des domaines touchant leur vie quotidienne. Le statut octroyé à l’île en 2002 s’est révélé inopérant puisqu’il n’a pas suffisamment pris en compte les spécificités de la Corse. L’autonomie est une notion claire en droit ; ce n’est pas l’adaptation des normes de Paris en Corse.

Monsieur le Premier Ministre, deux voies s’offrent à vous : celle de la crispation et de la défiance, qui nous ont été manifestées jusqu’à ce jour, d’une part ; celle qui consiste à donner au dialogue avec la Corse la vraie dimension que mérite ce peuple qui vous a parlé franchement, d’autre part.

Monsieur le Premier Ministre, nous vous demandons solennellement, au nom de l’ensemble des Corses, que nous représentons ici légitimement, si vous êtes prêts à réaliser, avec nous, ce statut d’autonomie, à saisir les mains qui se tendent, à consolider la paix et à construire enfin des ponts entre Paris et la Corse au lieu de dresser des murs ?

Ghjuvan’Felice Acquaviva.