Edmond Simeoni

Corse : la résilience en marche

Début janvier 2017, il y a 2 ans, Edmond Simeoni adressait ses voeux à la Corse. Ils gardent toute leur actualité et, plus encore aujourd’hui avec sa disparition, ils nous interpellent, comme une feuille de route que le père du nationalisme moderne nous a leguée. Ripusate in pace o Sgiò Duttore.

 

«L’élection municipale de Bastia en mars 2014 – victoire des nationalistes et de forces de progrès – puis celle, à la CTC de sécembre 2015 – victoire des nationalistes – sont venues briser le sarcophage séculaire de l’aliénation, de l’a-démocratie claniste et clientéliste, du mal développement et entrebâiller les portes de la liberté, de la démocratie, d’une très relative autonomie. Plus encore, l’atmosphère est devenue moins pesante avec l’arrêt, capital, de la violence clandestine du FLNC, la remise en ordre impérieuse de l’institution territoriale et l’amorce de solutions de progrès dans le domaine économique – mise à plat et progrès de la situation financière, transports maritimes maitrisés – dans le domaine environnemental – organisation du secteur des déchets – et surtout dans le domaine des Arrêtés Miot à l’initiative de maître Alain Spadoni et de Louis Orsini essentiellement qui animent le Collectif des Arrêtés Miot ; soutenus dans leur démarche par le Président du Conseil Exécutif, et le Président de l’Assemblée de Corse, ils ont été rejoints utilement par les parlementaires de l’île.

 

Les Agences et Offices s’améliorent de manière nette ; la dynamisation de l’Agence de l’Urbanisme, la création Parc Marin du Cap et surtout l’Agence foncière sont des outils des atouts majeurs pour l’avenir.

 

Certes, les problèmes graves demeurent : prisonniers politiques, chômage, précarité, développement économique atone, intérieur en difficulté, imposent des solutions efficaces mais dont les résultats ne peuvent être immédiats ; la Collectivité Unique est à construire avec une véritable Autonomie Interne et l’élargissement des compétences, à l’exclusion des pouvoirs régaliens ; mais aussi compétence, politique, financière et fiscale, un pouvoir législatif réel –; la Corse a besoin aussi d’une politique culturelle large, enracinée, ouverte sur l’extérieur ; d’infrastructures enfin mises à niveau.

Mais le chemin de l’espoir, tangible et partagé largement, est ouvert pour le peuple corse, – communauté de destin – regroupant les Corses de l’île et de la diaspora ainsi que celles et ceux qui ont décidé de choisir et de partager notre destin collectif.

 

Nous avons des atouts majeurs dans tous les domaines ; il suffit de dégager les voies d’une convergence sur l’essentiel qui n’exclue en aucun cas les oppositions partisanes, sanctionnées par les élections ; par contre, l’enracinement définitif de la démocratie, la mise en commun de toutes les ressources, le travail d’arrache-pied, le respect de l’éthique et de la transparence, la priorité à l’économie, la mobilisation de l’innovation, le renforcement de la solidarité et de la responsabilité, la construction patiente et généreuse de la réconciliation avec la libération des prisonniers politiques, sont indispensables pour construire un Pays moderne, apaisé, humaniste, ouvert sur l’extérieur et notamment la Méditerranée et l’Union Européenne. Ce n’est pas une chimère ; c’est un objectif, un challenge, réalisable en dix ans. Cela ne dépend que de notre volonté et de notre engament collectif.

Aiò tutte è tutti chì ghjè ora. A Corsica pò è deve esse salvata. (Mobilisons-nous tous et toutes car c’est l’heure. La Corse peut et doit être sauvée).

Pace e Salute à tutte è à tutti. »

 

Dr Edimondu Simeoni.

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