Élections européennes

Coup d’envoi de la campagne de la liste Europe écologie les verts/R&PS

La fédération Régions & Peuples Solidaires et Europe Écologie-Les Verts donnaient une conférence de presse commune ce 21 mars a Paris, au siège du parti écologiste, pour présenter leur liste aux élections européennes du 26 mai prochain, conduite par Yannick Jadot. EELV et R&PS ont en effet décidé de faire alliance pour ce scrutin, et la Fédération Régions & Peuples Solidaires compte plusieurs candidats sur la liste dont deux en positions éligibles : François Alfonsi, en 9e place, candidat nationaliste corse, et Lydie Massard a la 14e place, candidate de l’Union Démocratique Bretonne.

Députe européen durant la mandature 2009-2014, François Alfonsi, maire d’Osani, était présenté par Femu a Corsica. De par son expérience et son implication forte depuis 30 ans aux côtés des lutte des peuples, il a été désigné candidat tête de liste pour R&PS, conformément aux accords de Bayonne lors du Congrès R&PS au mois d’août dernier qui avait décidé de se ranger derrière un candidat corse. Pour François Alfonsi, « Le recentrage des forces politiques étatiques sur les enjeux internes des Étatsnations est un poison pour l’avenir de l’Europe. Il est à l’oeuvre en Grande Bretagne avec le Brexit. Il rythme la vie politique dans de nombreux pays d’Europe, comme en Espagne où la revendication de pouvoir choisir librement un avenir européen pour la Catalogne est le moteur de toutes les dérives post-franquistes d’une justice d’exception. Dans ce contexte, il importe que le futur Parlement Européen fasse entendre une voix de progrès et d’avenir pour l’Europe. Le groupe des écologistes/ régionalistes Verts-ALE a toujours été une force politique engagée dans ce combat. »

 

Les rapports entre écologistes et nationalistes corses remontent à une trentaine d’années quand Max Simeoni a été élu au Parlement européen, en 1989, en candidat d’ouverture sur la liste d’Antoine Waechter. 10 ans auparavant, en 1979, les nationalistes européens venus d’Écosse, de Sardaigne, de Catalogne, de Galice, du Pays de Galles, du Pays Basque et de Flandre, fondaient l’Alliance Libre Européenne à Bastia, à l’invitation d’Edmond et Max Simeoni. Aussi, quand Max Simeoni a été élu, l’accord entre écologistes et nationalistes s’est prolongé au sein d’un même groupe au Parlement européen, le groupe Arc-en-Ciel, qui a pris le nom quelques années plus tard de groupe Vert-ALE. À cette époque du Paris des Giscard, Chirac et autres Pasqua, cette ouverture européenne fut un véritable bol d’air pour le nationalisme corse. 10 ans plus tard, en 2009, l’accord était reconduit, sous la bannière Europe Écologie les Verts dans la Circonscription du grand Sud Est, avec l’élection de François Alfonsi toujours en poste d’ouverture.

À chaque fois, le mandat, bien sûr tenu à une solidarité, restait néanmoins libre et la propriété de la Fédération Région & Peuples Solidaires, pendant de l’ALE dans l’hexagone.

R&PS regroupe les régions à forte identité comme l’Alsace, la Bretagne, la Catalogne, le Pays Basque, l’Occitanie, la Savoie et la Corse, soutenues également par le mouvement berbère en France, organisé au sein du Congrès Mondial Amazigh. Ces partis, autonomistes ou indépendantistes, revendiquent la reconnaissance de leur langue, l’autonomie de leur région, le statut de résident, une fiscalité spécifique et une économie productive des savoir-faire et des richesses de leurs territoires. C’est dire s’ils sont proches des réalités et des revendications du nationalisme corse.

La Fédération R&PS, créée en 1994, est donc une fédération qui oeuvre pour une Europe des « Régions & Peuples Solidaires », écologiste, sociale et tournée vers les territoires.

Elle compte nombre d’élus locaux et surtout 5 députés à l’Assemblée Nationale, les trois députés nationalistes corses, le député breton Paul Molac, et le député corse François Pupponi qui l’a rejoint depuis peu.

 

Obtenir un eurodéputé pour la Fédération renforcerait fortement son influence dans une France de plus en plus jacobine.

Et pour la Corse, comment ne pas comprendre cet enjeu, face à un gouvernement Macron/Philippe extrêmement fermé à toutes nos aspirations ?

Contrairement à 2009 où il se déroulait par grande circonscription, le scrutin cette fois-ci est national. Le rattachement à une force politique locomotive est donc encore plus indispensable pour la Fédération R&PS. Et le partenariat avec les écologistes est tout naturel. « Nous sommes opposés à cet espèce de métropolisation du monde où se sont les grandes métropoles qui décident de tout, et ces territoires qui sont abandonnés, dont on perd peu à peu l’identité et qui sont de plus en plus soumis à des contraintes de cette mondialisation libérale. C’est très important de dire qu’il est possible d’ancrer une économie, une relation aux autres, des liens de solidarités à l’échelle des territoires » a déclaré David Cormand, secrétaire général des Verts, et 5e sur la liste.

Il faudra jeter toutes nos forces dans la bataille et éviter les dispersions pour arracher cette représentation à Bruxelles.

La liste Yannick Jadot doit pour cela réaliser un score d’un peu plus de 9%, 10% pour bien assurer l’élection de la 9e place.

Impliquez-vous dans la campagne ! Une première permanence a déjà ouvert ses portes, à Aiacciu, au 90 rue Fesch.

Cinq autres candidats pour R&PS 14e sur la liste, et donc en position également éligible, Lydie Massard est une militante du milieu culturel et sportif breton, engagé notamment au sein des parents d’élèves de l’école d’immersion en langue bretonne, Diwan, et présidente du club de Gouren, la lutte bretonne. La sauvegarde des services publics en zone rurale et la lutte contre la fracture territoriale constituent ses priorités : « pour porter haut les couleurs de la Bretagne et promouvoir l’idée d’une Europe sociale, solidaire, écologiste et fédérale : respectueuse des peuples et de leur diversité ».

Amélie Cervello est une ancienne athlète de haut niveau : pentathlète championne de tir au pistolet, escrime traditionnelle et championne de France de basket fauteuil. Membre de «Oui au pays Catalan », elle s’engage pour construire un avenir au Pays Catalan.

 

Anne-Marie Hautant lutte depuis des années contre la politique du maire Frontiste de sa ville d’Orange. Militante du Partit Occitan, elle a créé en 2009 une association d’opposition : Orange Autrement. Face à la limitation du droit d’expression dans sa ville, elle a créé un site d’information pour permettre aux orangeois de communiquer.

 

Aurélien Boulé, breton de l’UDB, est un fervent militant de la réunification de la Bretagne, qui défend le droit à l’autodétermination des peuples, l’élargissement interne, la gouvernance à plusieurs niveaux et la diversité culturelle et linguistique.

 

Lucien Betbeder, est le maire de Mendionde, commune des Pyrénées-Atlantique. Il est aussi président du Biltzar des maires du Pays Basque. Engagé dans des projets solidaires et écologiques de sa commune (cantine bio et locale), il veut porter la voix des diversités culturelles et est soutenu par les abertzales (nationalistes basques).

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