I messaghji d'Edmond Simeoni

Elezzioni

«Dans les années 70 avec mon frère Max, qui avait créé le Comité d’études et de défense des intérêts de la Corse au début des années 70, on s’est présenté dans deux cantons » racontait un jour Edmond Simeoni amusé, «dans celui de Campitellu, je crois, j’ai fait une voix, et Max dans celui de Petralba en a fait deux. Le sous-préfet de l’époque, Monsieur Georges Abadie m’avait dit : « Vous avez un bel avenir », ironique. Eh oui, il suffit d’avoir un petit peu de patience, cinquante ans ! » Aussi, Edmond était-il particulièrement ému lors des premières victoires. Et particulièrement le 18 juin 2017, après l’élection au Palais Bourbon de trois députés nationalistes corses, dont Michel Castellani, aux côtés duquel il prononça ce rappel historique, les perspectives qu’il ouvrait et l’effort à accomplir encore.

 

Elezzioni

«O Zitelli, tamanta strada chì ferma à fà ! Oghje sicuru, a pena à a lestra, parechji Corsi si sò discitati dopu à decine d’anni induve l’addisperu era a règula, induv’elli sò ghjunti guasi à cunvìnceci ch’ùn avìamu micca destinu cullettivu, ch’ùn èramu micca un pòpulu è ancu menu una Nazione. È ci hè vulsutu à esse ghjente tistardi, cuscenti, ind’è e difficultà, ind’è e suffrenze, souvent dans l’incompréhension, pour faire avancer inlassablement la cause de l’émancipation nationale. Et aujourd’hui, mais quel témoignage éclatant veulent-ils ? Après des décennies, deux siècles de pouvoir sans partage, de corruption, de népotisme, de prévarication, de répression, de notables acquis à leur cause, ils veulent encore nous convaincre que l’alternative qui est présentée par le mouvement national est quelque chose qui n’est pas sérieux ? Ma vòlenu ride o chè !

Pourquoi, quel bilan ils présentent ?

Où il est leur bilan ? Au point de vue démographique, un peuple saigné à mort, au point de vue économique, un pays à genoux, au point de vue de la spéculation, des terres impatrunite da i particulari, au point de vue de la population qui change inlassablement, et sa culture de plus en plus. Mais heureusement, ancu di grazia, grazia à u Signore, grazia à a vuluntà di l’omi, chè vo vi site vultati ! Perch’è sè vo ùn v’èrate micca vultati, a vi dicu, oghje èrate furesteri in casa vostra !

Perch’è in 1973, avìanu scrittu nant’à u Schema di Sviluppu di a Corsica, nous serons jugés à notre capacité de coloniser la Corse. Horizon 1985, 250.000 lits de tourisme ! Et vous croyez que s’il n’y avait pas eu des gens pour prendre des responsabilités, vous croyez que s’il n’y avait pas eu des gens pour sacrifier leur vie, pour sacrifier leur liberté, pour tout sacrifier, pour ne penser qu’au peuple et à la Nation, vous pensez que dans ce mur d’indifférence, de corruption, de népotisme… mais, attention, ce n’est pas la victoire des seuls nationalistes, ce n’est pas vrai. C’est la victoire d’abord du peuple. Le peuple, je vous le rappelle, on peut nous contester beaucoup de chose, mais il y en a une qu’on ne peut pas nous contester, c’est que ce peuple n’a jamais voulu marcher enchaîné. Il a commencé contre les barbaresques au XIIIe siècle, il a continué avec les Romains, avec les Pisans, avec les Génois, avec les Français, et demain il continuerait contre quiconque qui voudrait le corder à notre liberté nationale. (…) Ma aghju à divvi un affare. Je ne veux pas doucher votre enthousiasme, le travail politique majeure commence aujourd’hui. Parce que jusqu’à aujourd’hui vous disiez la France nous a maltraités, jusqu’à aujourd’hui vous disiez le système politique corse n’a pas été à la hauteur des défis. Aujourd’hui, les gens ne vous disent pas ça. Les gens vous disent, avete u pane, avete u cultellu, avete l’attrazzi, avete i piani, avete a vuluntà, allora fate, custruite !

Et si nous, avec la volonté que l’on a tous collectivement, avec les Corses d’ici et de l’extérieur, avec les gens qui ont choisi de vivre avec nous, sans calcul, parce qu’ils se sentent des nôtres, on n’est pas capable, avec la moisson des talents, avec les volontés qu’il y a, avec le courage, avec la création culturelle, avec l’Université, de faire ce pays qui est une terre de richesses, une terre de paix et de développement, c’est que nous sommes incapables. Mais on a toujours eu rendez-vous avec l’Histoire, cette fois-ci le rendez-vous ne sera pas manqué. Evviva a Nazione !