Le #Iwas nous révèle une autre Corse qui fait mal à nos valeurs. Il libère la parole de nombre de victimes qui, à la faveur du support des réseaux sociaux, osent parler. Et ce qu’elles ont à dire est glaçant. Elles brisent un tabou et nous laisse entre stupéfaction, dégoût, colère, honte.
Ces terribles révélations appellent des actions urgentes.
Jeunes femmes pour la plupart, mais il y a aussi de jeunes hommes, ces victimes d’abus et de violences sexuelles qui ont essayé de vivre avec, sans jamais rien révéler, murées dans leur silence, par peur des représailles, peur de ne pas être crues, peur du regard des autres, dans une société qui, inconsciemment ou non, protège les coupables. J’avais 12 ans, 13 ans, 16 ans… ces victimes trouvent enfin du courage dans le courage d’autres victimes. Et leur nombre exponentiel est dérangeant. Il interpelle et réclame justice. Le mouvement #Iwas est né sur Twitter aux Etats-Unis il y a quelques semaines et se propage depuis dans le monde entier. Ces témoignages sont terrifiants et ils touchent la Corse désormais.
Plusieurs victimes en effet dans l’île osent à leur tour parler à travers ce hashtag et quelques lignes, quelques mots crus qui sont autant de gifles à la Corse des valeurs, de l’honneur, de la famille, de l’enfance protégée. Cette Corse qu’on aime et qui se trouve salit par ces comportements ignobles. Ces centaines d’agressions sont effrayantes, comme est effrayante l’assurance de ceux qui les ont commises, et souvent reproduites.
Ce mouvement, du même type que le #metoo qui dénonce le harcèlement de millions de victimes à la parole enfin libérée, doit être accompagné. Il faut soutenir ces victimes, leur tendre la main, les aider à se reconstruire, briser définitivement ces tabous, faire en sorte que la honte change de camp.
Leur rendre enfin justice. Et surtout, surtout, faire en sorte que de potentiels coupables ne se sentent plus protégés comme l’ont été les bourreaux de celles et de ceux qui osent enfin parler à travers le #Iwas.
Admiration et respect à celles et ceux qui témoignent.
Curagiu è forza à voi.