Ce mardi 9 juillet, élus, universitaires, militants, se sont retrouvés pour l’inauguration du dernier bâtiment construit de l’Université Pasquale Paoli, consacré aux Sciences Humaines et Sociales, baptisé Docteur Edmond Simeoni.
Moment d’émotion, d’hommage au parcours d’un homme d’exception qui laisse son empreinte à l’Histoire, mais aussi projection d’avenir face à cette nouvelle étape pour notre Université. Une inauguration en présence du Président Directeur Général du CNRS, Antoine Petit, venu signer une Convention commune avec l’Université de Corse.
Edmond rassemble toujours. Ils étaient très nombreux, venus de toute l’île et de diverses institutions saluer l’événement en ce matin ensoleillé de juillet. Lui, aurait certainement aimé être parmi nous, il a suivi les moindres des évolutions de notre Université dont il était quelque part le parrain, par ses luttes et ses vibrantes plaidoiries en faveur de la jeunesse corse, son refus de l’exil et son droit à la formation.
Il laisse son nom à ce bâtiment universitaire qui ne pouvait mieux témoigner ce que fut aussi son parcours.
Car Edmond Simeoni a marqué notre temps pas seulement de son action et son cheminement politiques, mais aussi de son militantisme en tous domaines, et particulièrement dans celui de l’éducation, ancrée dans le territoire, fort des richesses humaines et sociales de son peuple, ainsi que l’ont rappelé tous les intervenants.
« Le nouveau Bâtiment intègre l’ensemble des activités de recherches en Sciences Humaines, Sociales, Economiques et Juridiques, avec l’UMR LISA (Lieu Identité eSpace Activités) et ses 70 enseignants-chercheurs et techniciens de l’Université de Corse et du CNRS, ses 87 doctorants et ses deux projets de recherche structurants, TerRA (Territoire Ressources Acteurs), et Identité Culture Processus de Patrimonialisation, ainsi que ses deux plateformes numériques, LOCUS (occupation des sols), et la Médiathèque culturelle de la Corse et des Corses (M3C). S’y est installé également l’équipe médicale de recherche juridique » s’est enorgueilli le président de l’Université, Paul Marie Romani saluant en Edmond Simeoni un « ami fidèle et ardent défenseur de l’Université » et manifestant « notre immense reconnaissance pour tout ce qu’il a pensé, entrepris et réalisé sa vie durant au service de la Corse, de son développement, de son épanouissement, de son rayonnement ».
Avant lui, le maire de Corti, après lui, la Rectrice d’Académie de la Corse, le PDG du CNRS, la préfète de Corse, et bien sûr, le fils et Président du Conseil Exécutif, Gilles Simeoni. «C’est un moment forcément d’émotion pour nous toutes et nous tous, et particulièrement pour moi (…) un moment empreint de solennité, autour duquel on se retourne vers le chemin qui a été parcouru, et où en même temps on essaie d’avoir les yeux rivés sur la ligne d’horizon, et forcément, ici à Corti, avec notre histoire individuelle et collective, avec la somme de travail, d’abnégation et d’anticipation qu’il a fallu pour vouloir et cette université et ce bâtiment, nous vivons ce moment-là avec une force particulière » s’est ému Gilles Simeoni, qui pouvait ainsi parler à la fois bien sûr de l’Université et des luttes du riacquistu qui lui ont permis sa réouverture, mais aussi de ce père, devenu un peu le père à tous, par un parcours de générosité, de combats et de messages d’humanisme et de soif de liberté qu’il a légué à son peuple.
La médaille de la ville a été remise à son épouse, Lucie, compagne de tous les instants, au parcours à la fois d’humilité et de passions partagées avec son époux pour tous les grands événements de la vie du peuple corse.
Remerciant l’ensemble de la communauté universitaire qui a fait le choix de donner le nom d’Edmond Simeoni au bâtiment, rappelant les moments passés où étudiant avec son père qui s’y était aussi inscrit, Gilles Simeoni a souligné la promesse d’avenir que cela représentait : « au-delà les combats politiques, au-delà l’engagement d’une vie, lorsque nous parlions ensemble (…) mon père me disait toujours que ce dont il était le plus fier, c’est d’avoir contribué avec d’autres à la réouverture de cette université.
Parce qu’une université c’est le savoir, c’est la promesse d’égalité, c’est l’ouverture, c’est la solidarité, c’est la transmission, c’est à la fois le passé, le présent et le futur et c’est en cela que je suis vraiment profondément heureux que son nom soit désormais donné à cet endroit où ensemble nous allons continuer à vivre ».
ARRITTI.