Ferran Terradellas dirige l’antenne de la Commission Européenne de Barcelona. Rares sont ces « ambassades de l’Europe » installées dans des villes qui ne sont pas des capitales des États membres. Autant dire que lors du referendum du 1er octobre, cet « ambassadeur » de la Commission a vécu des heures pleines !
La Corse est arrivée au bord du gouffre sur tous les plans – terre, culture, identité, gestion calamiteuse, destruction du lien social, du droit et de la paix publique. Les responsables sont l’État, associé séculaire avec le clanisme, – ils ont géré l’île sans partage depuis deux siècles –, mais aussi les Corses, dans une moindre mesure bien entendu, victimes certes mais aussi trop souvent consentants.
L’horizon insulaire commence à peine à s’éclaircir. La rééducation du civisme sera longue, douloureuse. Il est normal, en démocratie, qu’il y ait différentes options, des ambitions, des antagonismes, des conflits, des critiques ; les choix électoraux déterminent la durée des mandatures, elles sont passagères, tandis que les garanties de survie du peuple corse vont s’échelonner pendant des décennies et exigeront volonté, efforts. Et constance.
Quels que soient les projets, les protagonistes, – respectables et dont il faut convaincre les électeurs –, les piliers fondateurs de l’avenir, avec une identité ouverte, un développement équitable, solidaire et responsable, dans les cadres de l’Union européenne, de la Méditerranée, du monde, sont et seront, sous peine d’échec, la démocratie et l’éthique, dans la transparence.
Il vaut mieux perdre le pouvoir ou une élection dans la clarté et préserver l’idée irremplaçable de liberté et d’émancipation que de le conserver ou de gagner de façon bancale ou encore demain avec des partenaires qui piétineraient ces exigences de base.
Il n’y a pas d’alternative car c’est la survie de notre peuple et de notre terre qui sont en jeu. Nous serons au rendez-vous de l’Histoire, écrite par tous nos prédécesseurs. Sans compromission et avec conviction. On ne transige pas avec la liberté et la démocratie.
Dr Edmond Simeoni, Lozzi le 1er juillet 2018.