Dès les années 60, ils ont été quelques uns à construire la base intellectuelle et philosophique de la revendication qui, depuis, a structuré la vie du peuple corse. Pasquale Marchetti en était. Il est décédé à l’âge de 93 ans, et il a rejoint plusieurs de ses contemporains, comme Fernand Ettori ou Ghjuvan’Teramu Rocchi, disparus eux aussi.
En 1971, Pasquale Marchetti a co-signé deux ouvrages fondateurs : «Main basse sur la Corse », qui donna une structure moderne à la revendication politique corse, ainsi que « Intricciate è cambiarine » (avec Dumènicu Antone Geronimi) qui apporta une doctrine définitive pour l’écriture en langue corse.
Grand pédagogue de la langue, Pasquale Marchetti prolongea cet apport théorique majeur en publiant la «Méthode Assimil : le Corse sans peine », ouvrage de référence de tous les formateurs en langue corse depuis quarante ans.
Ces deux ouvrages témoignent de la force de ce grand penseur, capable de construire une réflexion théorique puissante et originale, et, en même temps, de consacrer toute sa capacité de travail pour délivrer des ouvrages d’application ou de vulgarisation proches de la perfection.
Suivit ensuite une oeuvre de réflexion politique et littéraire, avec des ouvrages de référence, comme « Une mémoire pour la Corse », « La Corsophonie, un idiome à la mer » et « l’Usu Corsu ».
Comme le sont les grands intellectuels, Pasquale Marchetti pouvait être dérangeant, y compris à l’encontre de ceux qui partageaient son engagement. Son esprit critique nous manquera désormais, alors que, plus que jamais, le besoin s’en fait tellement sentir.
Ch’ellu riposi in pace.
Arritti manda e so cundulianze fraterne à tutti i soi.