Droits de l’Homme

La France encore mise à l’index !

La France vient à nouveau de se faire interpeller en matière de droits de l’Homme. Ce 26 février, Dunja Mijatovic, Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe appelle l’État français à « mieux respecter les droits de l’homme », à « ne pas apporter de restrictions excessives à la liberté de réunion pacifique » et à « suspendre l’usage du lanceur de balle de défense ».

Restriction du droit de manifester, usage d’armes jugées très dangereuses ailleurs qu’en France, loi anti-casseurs vécue comme une atteinte à la démocratie, la France n’est plus crédible en matière de droits de l’Homme en Europe ! La représentante du Commissariat aux droits de l’Homme demande à l’État de revoir « au plus vite » sa politique de maintien de l’ordre, et à être plus transparente dans le recensement des blessés. Non seulement Paris est accusé de violences excessives, mais elle est suspectée de vouloir les dissimuler !

 

Le Commissariat aux droits de l’Homme est un organe libre du Conseil de l’Europe pour en garantir l’indépendance et pour veiller au respect des droits démocratiques. Il regroupe 47 Etats membres. Ses recommandations n’ont malheureusement pas de portée juridique comme la plupart des organismes européens, mais une forte portée symbolique et pour un État qui s’autoproclame « patrie des droits de l’Homme » s’entendre dire que « la tâche première des membres des forces de l’ordre consiste à protéger les citoyens et les droits de l’Homme », ça fait plutôt mauvais effet ! La justice aussi est épinglée.

Le Commissariat aux droits de l’Homme sermonne les autorités judiciaires françaises par rapport aux interpellations et mises en gardes à vue de personnes qui n’ont commis aucune infraction et sont visées dans leur droit à manifester.

 

Idem pour le recours systématique à la comparution immédiate et aux audiences de nuit. « Ces pratiques constituent de graves ingérences dans l’exercice des libertés d’aller et venir, de réunion et d’expression » dit encore le rapport du Commissariat aux droits de l’Homme qui, cible la loi anti-casseurs, actuellement à l’examen au Sénat, appelle au respect du « droit à la liberté de réunion », et estime qu’on ne peut considérer comme un délit le fait de dissimuler son visage lors de manifestations ou de rassemblements.

 

Et pendant que l’Europe s’inquiète des dérives répressives de Paris sur l’usage du LBD et de la restriction du droit de manifester, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner donnait des cours de tirs de LBD (lanceurs de balles de défense) à des enfants de 8 ans dans une émission de télévision !

Comme un décalage…