I messaghji d'Edmond Simeoni

La méthode

La Démocratie, Edmond Simeoni l’écrivait avec une majuscule. Et pour cause ! Il avait connu la Corse avec une société totalement pervertie. Les fraudes électorales, la dépossession foncière, l’acculturation, le sous-développement orchestré, les mensonges d’État, les attentats barbouzes, le peuple nié, la langue interdite… Le chemin est encore long pour la Corse et son peuple d’accéder à la liberté mais rendons-nous compte de la Corse qu’il a connue et de la Corse qu’il a laissée ! Il avait ainsi le regard éclairé de celui qui a vécu et participé au réveil du peuple corse et à ses avancées, et la conviction du seul chemin à emprunter pour parvenir à son émancipation. Rassembler – sans hégémonie – le peuple corse. Le conduire, par la démocratie réelle, exigeante, patiente, à bâtir son avenir.

Ce texte est extrait de son livre «Corse, l’inéluctable liberté ». Il reprend une réflexion qu’il avait diffusée sur son blog le 18 juillet 2018.

 

«Aujourd’hui où, par la démocratie se profile (avec en particulier le soutien du corps électoral accordé à notre démarche) l’heure de construire l’émancipation nationale et un projet de société, par et dans le dialogue, il est nécessaire d’affirmer nos valeurs, dessiner nos orientations, présenter notre projet ; et rassurer le peuple corse – Corses d’origine et Corses d’adoption – sur notre volonté de ne pas créer d’hégémonie de la pensée ou de la conduite des affaires, de centralisme territorial, auquel nous avons commencé à remédier (recherche de l’équilibre territorial, refonte de l’aide aux communes,…).

Et nul ne sera surpris que nous placions la démocratie en tête de nos préoccupations ; nous avons failli sombrer par l’absence de démocratie ; celle-ci, sauvée, rénovée, confortée, sera le pilier central de la résilience en cours et de la réalisation d’une Corse moderne.

– La Démocratie ne se décrète pas ; elle se construit laborieusement sur les décombres de l’ancienne Corse quasi féodale.

Le challenge est complexe ; comment passer d’une société, souvent archaïque et pervertie, à une société moderne, par une transition sans ruptures sociétales ?

– Il y faut une volonté obstinée, une méthode, une vigilance de chaque instant qui ne reposera pas sur la coercition mais sur le dialogue, sur l’éducation et la formation, mais aussi, sur une gestion exigeante.

– Je pense que les choix et les faits de la majorité territoriale sont sur le bon chemin, la démocratie, l’éthique, l’équité, le respect du droit, la transparence, la responsabilisation, la solidarité, le dialogue

– Institutionnalisé avec tous les élus naturellement mais aussi avec toutes les forces vives et la diaspora en les impliquant directement dans la gestion de la Corse.

 

On comprend sans peine, qu’une telle démarche, aujourd’hui entreprise et qui devra se dérouler sur au moins deux décennies, excède tout pouvoir territorial éphémère et impose des majorités d’idées, des plateformes de gouvernance… »